Haïti
Plus d’argent que prévu
(Photo : AFP)
Divine surprise pour les Haïtiens : les promesses dépassent de 161 millions de dollars la somme attendue par les institutions en charge du dossier (Banque mondiale, Onu, Banque interaméricaine de développement – BID – et Commission européenne).
A l’ouverture de la conférence, lundi 19 juillet, le curseur affichait une somme de près de 400 millions de dollars, déjà engagés ou promis par la BID. Au cours de la journée suivante, mardi, les promesses se sont succédé. Indépendamment des contributions individuelles de ses Etats membres, l’Union européenne apportait 325 millions de dollars, le secrétaire d’Etat américain annonçait 230 millions de dollars, le Canada 135, tandis que la BID s’engageait sur 260 millions de dollars d’argent nouveau et la Banque mondiale promettait 150 millions.
Toutefois l’organisation humanitaire Oxfam a tenu à relativiser l’optimisme suscité par le résultat de la conférence en indiquant dans un communiqué « qu’une partie significative des promesses porte sur des prêts, et non des dons ». Oxfam souligne notamment que sur les 230 millions annoncés par Washington, seuls 120 constituent une somme réellement nouvelle et sûre, le reste ayant déjà été annoncé ou soumis à l’accord du Congrès dans le cadre de l’adoption du budget 2005. L’organisation non gouvernementale salue au passage la générosité d’Ottawa, qui continue de manifester son haut niveau d’implication dans le dossier, après avoir participé à la première phase militaire de l’engagement international aux côtés de Washington et Paris, au lendemain de la chute du président Aristide, le 29 février.
Rendez-vous en septembre
Sans préjuger de ce qui adviendra, l’histoire des relations internationales multiplie les exemples de promesses tonitruantes non tenues lors de réunions de bailleurs de fonds convoqués au chevet des nations éprouvées. Et si certains participants ont mis en garde contre une euphorie excessive, le chef du gouvernement provisoire haïtien, Gérard Latortue, s’est déclaré « ravi du résultat de cette conférence, qui montre le niveau de solidarité de la communauté internationale avec le peuple haïtien ».
Reste à affiner la destination des fonds dégagés. D’ores et déjà, on sait qu’ils seront gérés par une structure de coordination représentant trois niveaux : le gouvernement, la communauté des donateurs et une instance représentant les deux premiers et la société civile haïtienne, absente lors des précédentes tentatives de sauvetage international d’Haïti. Les premières réunions de travail doivent se tenir dés septembre.
par Georges Abou
Article publié le 21/07/2004 Dernière mise à jour le 21/07/2004 à 14:48 TU