Etats-Unis
Des Africains à la convention démocrate
Photo : AFP
La grand-messe des Démocrates américains bat son plein à Boston du 26 au 29 juillet. Du monde entier on vient assister au grand show même si on ne partage pas les idées du grand parti américain qui se réunit pour désigner son candidat aux élections présidentielles. Les mêmes invités, sinon leurs suppléants se rendront aussi, sans scrupule, à la convention de l’autre parti, en l’occurrence le Parti républicain qui tiendra sa convention le mois prochain. Le futur président, le plus important de la terre sera forcément issu de l’une des conventions, il est donc important pour le reste du monde de s’y faire voir pour espérer tirer le moment venu un quelconque bénéfice de la figuration.
Cette logique habite les politiques africains qui font des pieds et des mains pour se faire inviter. Cette année, Alpha Condé, le leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) est présent à Boston. Mais il ne pourra intervenir à la tribune officielle. Les Américains ne laissent parler que ceux qui leur sont d’un intérêt réel. Même les représentants du Parti socialiste français, traditionnellement proche du Parti démocrate, ont été invités à se tenir à une distance raisonnable. Le moment n’est pas à une grande démonstration publique d’amour. C’est pourquoi, comme dans un festival d’art, le «off» mobilise autant de curieux, hors des projecteurs, que le «in» justement trop conventionnel. Le RPG l’a si bien compris que des rencontres «informelles» sont programmées avec un point d’orgue le 1er août. Alpha Condé tiendra un meeting devant les communautés africaines immigrées et les Africains-américains du Massachusetts.
M’as-tu vu ?Il tente ainsi de ravir la vedette aux autres hommes politiques africains qui se contentent souvent, lors de leur passage aux Etats-Unis de ne rencontrer que les ressortissants de leur pays. Tiébilé Dramé, le numéro un du Parti pour la renaissance nationale (Parena) du Mali est aussi présent à Boston. Ancien ministre des Affaires étrangères de son pays, il sait que la convention d’un parti est le lieu indiqué pour rencontrer un maximum d’élus américains un laps de temps. A Boston, la presque totalité des Démocrates à la Chambre des représentants, 206 sur 414, les 47 sénateurs sur 99 sont présents. C’est aussi là qu’on peut rencontrer à la fois les maires des grandes villes qui accueillent la plupart des immigrés africains. Par exemple, les maires des villes de Chicago, de Los Angeles, de Miami, de San Francisco, de Washington, de Boston, et de Houston sont Démocrates et présents à la convention de Boston, sans oublier les 22 gouverneurs d’Etat sur les 50 que comptent les Etats-Unis.
Ces chiffres ont dû aussi impressionner le leader politique congolais, Etienne Tshisekedi, président national de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui s’est rendu aux Etats-Unis une semaine avant le début de la convention démocrate. Etienne Tshisekedi qui ne fait plus mystère de son intention de se présenter à l’élection présidentielle en République démocratique du Congo, à la fin de la transition, fin 2005, sera aussi présent à la convention du Parti républicain en septembre prochain rapporte le journal Le Phare de Kinshasa. Il est à parier que les mêmes autres leaders politiques africains y seront. La prime aux gouvernants attirera peut-être plus de représentants politiques africains à la convention républicaine. Wait and see.
par Didier Samson
Article publié le 28/07/2004 Dernière mise à jour le 28/07/2004 à 14:47 TU
