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Pakistan

Un haut responsable d’al-Qaïda capturé

Le ministre de l'intérieur pakistanais a annoncé l'arrestation d'Ahmad Ghailani, membre d'Al-Qaïda et soupçonné d'avoir participé aux attentats contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es-Salam en 1998. 

		(Photo: AFP)
Le ministre de l'intérieur pakistanais a annoncé l'arrestation d'Ahmad Ghailani, membre d'Al-Qaïda et soupçonné d'avoir participé aux attentats contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es-Salam en 1998.
(Photo: AFP)
L’un des vingt-deux terroristes les plus recherchés par les Etats-Unis, le Tanzanien Ahmed Khalfan Ghailani, a été arrêté dimanche au Pakistan, à Gujrat une petite ville située à 160 kilomètres au sud-est d’Islamabad. L’homme, dont la tête avait été mise à prix cinq millions de dollars par Washington, est soupçonné d’être l’un des cerveaux des attentats qui ont visé en 1998 les ambassades américaines de Nairobi et Dar es-Salam, provoquant la mort de 224 personnes, parmi lesquelles douze ressortissants américains.

Après six années de traque, Ahmed le Tanzanien, également surnommé Foopie, est désormais entre les mains des autorités pakistanaises. Sa capture dimanche n’a toutefois pas été une mince affaire. Dénoncé par un homme chargé d’approvisionner l’habitation dans laquelle il s’était réfugié avec sa femme et plusieurs de ses partisans, Ghailani ne s’est rendu qu’à l’issue d’échanges de tirs qui ont duré près de huit heures et au cours desquels un policier a été grièvement blessé. Son groupe n’a d’ailleurs déposé les armes que lorsqu’il s’est trouvé à cours de munitions. L’opération des forces pakistanaises a permis l’arrestation de douze autres personnes, dont la femme ouzbèque du Tanzanien, deux Sud-Africains et plusieurs enfants.  Des cartes, des devises étrangères, du matériel informatique et des documents rédigés en arabe ont en outre été trouvés sur place.

L’arrestation de Ghailani n’a été annoncée que jeudi, tard dans la soirée, soit cinq jours après sa capture. Les autorités pakistanaises ont expliqué avoir voulu s’assurer au préalable de l’identité du terroriste présumé, activement recherché depuis des années par les Etats-Unis. Le Tanzanien, âgé aujourd’hui d’une trentaine d’année, est soupçonné d’avoir activement participé aux attaques terroristes qui ont ensanglanté les capitales kenyane et tanzanienne. Il est notamment accusé d’avoir acheté le camion qui a servi de véhicule piégé contre l’ambassade américaine de Dar es-Salam où 12 personnes ont trouvé la mort. Ce serait également lui qui se serait procuré les bombonnes d’oxygène et d’acétylène utilisées pour multiplier la puissance des explosions. Selon l’un de ces complices, le Jordanien Mohamed Sadiq Odeh condamné en octobre 2001 par la justice américaine à la prison à vie, le Tanzanien aurait quitté la région le 7 août 1998 pour le Pakistan à bord d’un vol de la Kenyan Airways, quelques heures avant l’explosion des voitures piégées.

«Succès phénoménal» pour Islamabad

Ahmed Khalfan Ghailani a été formellement inculpé le 16 décembre 1998 par un tribunal de New York pour son rôle présumé dans ces attentats. Il risque la peine de mort aux Etats-Unis. Parmi les charges qui pèsent sur lui figurent celle de meurtre de citoyens américains se trouvant hors du territoire américain, de complot dans le but d’assassiner des ressortissants  américains à l’étranger et celle d’attaque de bâtiments fédéraux.

Sa capture représente une victoire indéniable pour le Pakistan, l’un des plus fervents soutiens des Etats-Unis dans leur guerre contre le terrorisme. Son arrestation a d’ailleurs été qualifiée par le ministre pakistanais de l’Intérieur, Faysal Saleh Hayat, de «succès phénoménal dans la lutte internationale contre le terrorisme». Ahmed le Tanzanien n’est en effet pas n’importe qui. En mai dernier, son nom avait été une nouvelle fois cité par le FBI qui le soupçonnait avec six autres terroristes présumés de préparer un attentat contre les intérêts américains. Il est sans doute l’un des plus importants responsables d’al-Qaïda jamais arrêtés au Pakistan depuis la capture en mars 2003 de Khalid Cheikh Mohamed, accusé d’être le cerveau des attaques terroriste du 11 septembre contre Washington et New York.

Actuellement entre les mains des autorités pakistanaises, Ahmed Khalfan Ghailani pourrait être extradé à terme vers les Etats-Unis. «Nous devons d’abord établir la nature exacte de ses activités et l'ampleur de son réseau au Pakistan. Nous ne pourrons le remettre aux Etats-Unis que quand l'ensemble de nos enquêtes le concernant seront terminées», a notamment précisé le ministre pakistanais de l’Intérieur.



par Mounia  Daoudi

Article publié le 30/07/2004 Dernière mise à jour le 30/07/2004 à 15:25 TU