Côte d'Ivoire
Accra III : la dernière chance
(Photo: AFP)
« Il n’y aura pas d’Accra IV », prévient d’entrée le président John Kufuor du Ghana qui exprime ainsi aux protagonistes ivoiriens l’intérêt d’aboutir maintenant à des résolutions concrètes. Le président ghanéen, l’hôte de ce sommet partage la conduite des discussions avec Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU. Autour d’eux les présidents Mathieu Kérékou du Bénin, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Omar Bongo du Gabon, Amadou Toumani Touré du Mali, Mamadou Tandja du Niger, Olusegun Obasanjo du Nigeria, Thabo Mbeki d’Afrique du Sud et Gnassingbé Eyadéma du Togo, Denis Sassou Nguesso du Congo, le Premier ministre angolais Fernando Dias dos Santos et le président de la Commission de l’Union africaine, Alpha Oumar Konaré.
Outre, le discours d’ouverture du chef de l’Etat ghanéen, l’intervention du secrétaire général de l’ONU a nettement fixé les objectifs à atteindre. Il a clairement indiqué aux acteurs politiques ivoiriens l’attente de tous les participants au sommet d’Accra qu’il résume en quelques mots : « reprise des activités du gouvernement, un calendrier de désarmement, un compromis sur la question de l’éligibilité, l’adoption des lois inspirées par l’accord de Marcoussis ». Kofi Annan souhaite également qu’à l’issue de cette rencontre les pouvoirs du Premier ministre soit clairement établis et admis de tous.
Après ce « cadrage », les chefs d’Etat se sont retrouvés en plusieurs groupes de travail et ont reçu les différentes délégations ivoiriennes. Elles ont à tour de rôle exposé leurs solutions de sortie de crise et se sont prêtées aux questions des chefs d’Etat. Selon des sources proches de la conférence, les chefs d’Etat auraient manifesté leur impatience à « en finir » avec les problèmes ivoiriens. Pouvoir et opposition en Côte d’Ivoire ont mesuré la détermination des chefs d’Etat africains qui ont tous insisté sur « l’effort de concessions » obligatoire de part et d’autre pour aboutir à une paix durable.
L’éligibilité en Côte d’Ivoire a été analysée par les chefs d’Etat africains comme une question politique et non comme un point de droit. Aussi ont-ils demandé la révision de ces dispositions du code électoral afin de permettre à tous les acteurs politiques ivoiriens d’être éligibles. La présence effective de Kofi Annan dirigeant les débats et auditions est un signe que de nombreux observateurs ont interprété comme une volonté de la communauté internationale de passer à une vitesse supérieure, c’est-à-dire, en cas de non-respect des engagements, l’adoption de sanctions ciblées. Le texte final des discussions d’Accra III sera donc respecté comme parole d’évangile.
par Didier Samson
Article publié le 30/07/2004 Dernière mise à jour le 30/07/2004 à 15:54 TU