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Bénin

Les émeutes de l’essence font deux morts

Le trafic d’essence entre le Nigeria et le Bénin est une véritable industrie. 

		©Geoatlas/RFI
Le trafic d’essence entre le Nigeria et le Bénin est une véritable industrie.
©Geoatlas/RFI
Une opération de police contre les trafiquants d’essence de Porto-Novo a provoqué des émeutes dans la capitale. Bilan : deux morts.

Cela fait plusieurs jours déjà que les autorités ont lancé une offensive contre les trafiquants et les vendeurs à la sauvette qui proposent du carburant à des prix défiant toute concurrence dans les rues de Porto-Novo.

Le correspondant de RFI au Bénin, Jean-Luc Aplogan, rapporte que la Commission nationale béninoise chargée de l'assainissement du marché intérieur des produits raffinés et leurs dérivés (Conamip) a décidé de s’en prendre mercredi à l’un des barons du marché noir en saisissant son stock de produits pétroliers.

La réaction a été immédiate : jets de pierre, insultes. Des coups de feu ont été entendus. Des incendies ont été allumés dans la ville. Le portail de la résidence du ministre du commerce a été pris pour cible. Des stations-service (principales bénéficiaires de la lutte contre les trafiquants) ont été visées.

400 litres d’essence par aller-retour

La ville s’est retrouvée en situation quasi-insurrectionnelle et Porto-Novo est restée inaccessible pendant une bonne partie de la journée de mercredi. Le forces de l’ordre se sont finalement déployées en masse pour rétablir l’ordre. Bilan des violences : deux morts.

Le trafic d’essence entre le Nigeria et le Bénin est une véritable industrie dont profitent des centaines de milliers de personnes. De nombreuses voitures équipées de réservoirs supplémentaires installés dans le coffre ou sous les sièges multiplient les aller-retours à la frontière du Nigeria pour revenir vendre jusqu’à 400 litres d’essence au terme de chaque voyage. Le correspondant de RFI évoque également le cas de ces Vespa à trois roues qui prennent des allures de tortues une fois équipées de réservoirs additionnels.

Ce trafic de carburant se fait a détriment des stations-service traditionnelles ainsi que des finances publiques qui ne perçoivent aucune taxe sur la marchandises qui passe par ces circuits parallèles. Depuis le début de l’offensive lancée contre les trafiquants le 9 août, les stations-service ne parviennent plus à répondre à la demande et les files d’attente s’allongent devant les pompes à essence. Le marché noir a sans doute de beaux jours devant lui.



par Philippe  Couve

Article publié le 19/08/2004 Dernière mise à jour le 19/08/2004 à 10:10 TU

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Correspondant à Cotonou

«Malheureusement, le sang a coulé, c'est inhabituel dans le paisible petit Bénin.»

[19/08/2004]

Correspondant à Cotonou

«Combattre la filière, c'est taper dans une fourmilière.»

[19/08/2004]

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