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Bénin

Ouidah fait son cinéma

Du 8 au 13 février se tient à Ouidah le second festival international de cinéma, Quintessence. Il se déroule dans un haut lieu du vaudou en présence de professionnels de différentes nationalités. C'est le metteur en scène Jean Odoutan qui est à l'origine de la manifestation.
De notre envoyée spéciale.

Impossible évidemment de séjourner à Ouidah sans apercevoir les affiches vertes aux couleurs du festival Quintessence. Pour la deuxième année consécutive, le réalisateur béninois résidant en France, Jean Odoutan, porte à bout de bras un festival de cinéma «international».

Le but n'est pas de concurrencer le Fespaco, son grand frère burkinabé consacré au cinéma du continent, mais de présenter des films internationaux aux spectateurs béninois. Le réseau des salles au Bénin laisse en effet à désirer. C'est d'ailleurs en y projetant son premier film, Barbecue Pejo sorti en France en 2000, que Jean Odoutan, désolé des déplorables conditions techniques de projection, a décidé de monter un festival dans sa ville de Ouidah. Et un festival international.

Cette année par exemple, en plus des oeuvres africaines comme La colère des dieux du Burkinabé Idrissa Ouedraogo, En attendant le bonheur du Mauritanien Abderrahmane Sissako ou encore Nha Fala de Flora Gomès, Jean Odoutan et son équipe se sont procurés des copies du dernier film du Palestinien Elia Souleimane Intervention divine mais aussi Alila de l'Israélien Amos Gitaï. La diffusion de ce dernier film lui vaut d'ailleurs quelques déboires puisque la compagnie aérienne libyenne Frikiwair a annulé des billets d'avion lorsque ses responsables ont été informés de cette programmation. Une défection de dernière minute qui, du coup, annule la participation au festival des réalisateurs.

Donner envie

Mais, fidèle au poste pour la deuxième année consécutive, la réalisatrice française Emilie Deleuze a fait le déplacement pour montrer son dernier film Mister V. et animer un atelier d'écriture de scénario. Car le but du festival, c'est également de donner envie aux jeunes béninois de faire du cinéma. L'an dernier, la première pierre de l'Institut du cinéma de Ouidah avait été officiellement posée. Cette année, jean Odoutan veut poser la première pierre de la cinémathèque de Ouidah en espérant que le complexe pourra sortir de terre dans les deux ans.

En attendant, le festival se transformera, dès la clôture, en festival itinérant. Les compagnons béninois du réalisateur prendront en effet la route dans des camions pour aller projeter des films dans des villages les plus reculés du Bénin.






par Sophie  Torlotin

Article publié le 12/01/2004