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Bénin

Manque de capacité pour répondre à la crise

Faute de capacités portuaires et d’installations suffisantes pour faire face à la brusque augmentation d’activité Togo et Bénin ne bénéficient pas autant qu’ils le devraient des répercussions de la crise ivoirienne.
Les ports de Lomé et Cotonou sont apparus, depuis le début de la crise ivoirienne, comme des itinéraires de dégagement, alternatifs au port d'Abidjan, pour les marchandises provenant ou à destination des pays enclavés comme le Mali et le Burkina Faso. Toutefois, entorse aux solidarités francophones et internes à la zone franc CFA c'est le port de Téma au Ghana qui tire davantage son épingle du jeu. Bien sûr l'utilisation des installations portuaires de ces deux pays côtiers est en augmentation. Mais les lourdeurs administratives et l'encombrement des infrastructures laissent finalement peu de place à une augmentation sensible des échanges, notamment l'importation de véhicules d'occasion qui représente une part importante de l'activité de ces ports en temps normal. Théoriquement, le port de Dakar pourrait présenter l'avantage d'une ouverture sur la mer pour le Mali mais à condition que le chemin de fer puisse assurer sa part du trafic. La crise ivoirienne est de nature à compromettre le rôle d’Abidjan comme plaque-tournante régionale, à condition que ses concurrents se dotent d'installations et d'infrastructures vraiment compétitives.

L'augmentation du trafic routier à destination ou en provenance des ports de Cotonou et Lomé ainsi que le boom d'activité portuaire est renforcé dans ces pays par la mise en place de stratégies de contournement par les réseaux de femmes togolaises et béninoises. Elles acheminent traditionnellement les produits maraîchers, les tissus, les objets de consommation courante sur un axe Abidjan-Lagos. Leur habitude de passer outre les «rigidités» des circuits commerciaux officiels les met en bonne place dans cette situation de crise pour devenir des acteurs de premier plan des échanges régionaux. On les trouve actuellement dans les activités de transport, de transit du coton, des produits alimentaires et du bétail. En revanche, l'augmentation de la demande et les difficultés d'acheminement entraînent là aussi une hausse des prix des produits de consommation.

Enfin, le reflux des travailleurs étrangers en Côte d'Ivoire demeure une inconnue. Pour l'instant les retours au pays sont peu nombreux mais le Bénin prévoit un transit sur son territoire de 200 000 Béninois et 400 000 ouest-africains. Le Togo annonce 70 000 rapatriés togolais ou originaires de la sous-région. Leur réinsertion, en raison de la fragilité de ces économies et de la faiblesse de la population représente une gageure.

Repères

Togo :
Superficie: 56 785 km²
Capitale: Lomé
Population : 4,7 millions d'habitants
PIB par habitant: 212 800 F CFA (324 €) -Taux de croissance du PIB en 2001: 2,8 %
Prévisions de croissance du PIB en 2002: 3,7 %
Inflation en Octobre 2002: +0,5 %
(Sources: IZF.net)

Bénin :
Superficie: 115 762 km²
Capitale: Porto-Novo
Population: 6,5 millions d'habitants
PIB par habitant: 292 500 F CFA (445 €) -Taux de croissance du PIB en 2001: 5,8%
Prévisions de croissance du PIB en 2002: 6%
Inflation en Octobre 2002: +0,3%
(Sources: IZF.net)



par Francine  Quentin

Article publié le 31/12/2002