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Jeux olympiques 2004

Les fous rebonds d’Athènes

Fernando Gonzalez et Nicolas Massu ont offert au Chili sa toute première médaille d'or olympique.(Photo : AFP)
Fernando Gonzalez et Nicolas Massu ont offert au Chili sa toute première médaille d'or olympique.
(Photo : AFP)
Le tournoi olympique de tennis d’Athènes a réservé de nombreuses surprises, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Les deux représentants chiliens présents en Grèce se sont livrés à un véritable marathon pour réussir à décrocher les deux médailles d’or en simple et en double, tandis que pour la première fois, un double chinois s’est imposé chez les femmes.

Une fois de plus, le Chili a tenu à remercier ses tennismen. En 1998, une foule immense s’était rassemblée devant le palais présidentiel de la Moneda pour acclamer Marcelo Rios, éphémère numéro 1 au classement mondial. Et plusieurs milliers de personnes sont descendues dimanche dans les rues de Santiago pour célébrer la médaille d’or de Nicolas Massu, qui a battu en finale du simple olympique l’Américain Mardy Fish. Le week-end a été très fort en émotions pour les supporters chiliens qui ont vu tout d’abord Fernando Gonzalez décrocher samedi le bronze en simple. Après quelques heures de repos, il disputait avec son compatriote Massu la finale du double et gagnait sa seconde médaille de la journée, cette fois en or. Véritable marathonien des courts, il a dû batailler pour cela plus de sept heures la raquette à la main, au terme d’une semaine éprouvante pendant laquelle il avait notamment éliminé la tête de série numéro 2 du tournoi, Andy Roddick.

Les prouesses des tennismen chilien sont d’autant plus célébrées chez eux que jamais auparavant ce pays n’avait remporté de médaille d’or aux Jeux olympiques. Le Chili ne comptait avant Athènes que huit médailles, la dernière en date ayant été remportée à Sydney par l’équipe de football qui avait terminé à la troisième position. Et avec une délégation de seulement 22 athlètes en Grèce, le Chili ne pouvait pas rêver de gagner ces trois médailles d’or et de bronze qui lui permettent d’être, provisoirement, le meilleur pays latino-américain de ces Jeux.

La manière dont Nicolas Massu a su oublier la fatigue accumulée les jours précédents pour s’imposer en simple au terme d’un match de quatre heures, et remporter ainsi une deuxième médaille d’or, a été saluée par les plus hautes autorités du pays. Le président Ricardo Lagos a notamment insisté sur la valeur d’exemple qu’avait cette victoire pour le pays tout entier. «Il a été capable de surmonter des moments très difficiles avec la conviction qu’il pouvait le faire. Et il le pouvait au nom des quinze millions (d’habitants)», a ainsi expliqué le chef de l’Etat, qui espère pouvoir offrir aux deux champions une réception triomphale dès qu’ils reviendront chez eux.

Une première chinoise

Nicolas Massu n’a pas seulement marqué l’histoire sportive de son pays mais également celle des Jeux puisque aucun joueur n’avait encore jamais remporté les médailles d’or du simple et du double d’une même olympiade. Un tel cas de figure s’était déjà produit voilà quatre ans à Sydney chez les femmes avec la victoire de Venus Williams en simple, et en double avec sa sœur Serena. La double championne olympique était d’ailleurs présente à Athènes pour défendre son titre mais a été battue dès les quarts de finale par la Française Mary Pierce.  La finale du tournoi féminin a vu s’opposer une autre Française, Amélie Mauresmo et la Belge Justine Henin-Hardenne, cette dernière offrant à son pays, grâce à sa victoire, la première médaille d’or de ces Jeux. Et le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, n’a du coup également pas manqué de féliciter la championne. «Je pense pouvoir dire au nom de tous les Belges que nous sommes particulièrement fiers de votre exploit olympique», a t-il indiqué dans un télégramme.

Au milieu de la foison de médailles d’or déjà remportées par les athlètes chinois à Athènes, celle décrochée en double par Li Ting et Sun Tian passe pratiquement inaperçue. Elle marque pourtant également un véritable précédent historique puisque jamais une joueuse chinoise n’avait signé un tel succès. La meilleure performance en date restait la qualification cette année pour les huitièmes de finale de Roland-Garros de Jie Zheng. Face à deux joueuses espagnoles très expérimentées, Conchita Martinez et Virginia Ruano Pascual, les deux jeunes Chinoises ont créé la surprise, s’imposant assez facilement en deux sets. Et elles ont ainsi décroché la première médaille olympique de la Chine dans cette discipline.

par Olivier  Bras

Article publié le 23/08/2004 Dernière mise à jour le 23/08/2004 à 16:16 TU