Politique française
Le PS s’engage pour les 35 heures
(Photo : AFP)
Dans sa lutte contre la politique sociale du gouvernement Raffarin, François Hollande, premier secrétaire du parti socialiste, appelle la gauche tout entière et les forces syndicales à se rassembler pour défendre les 35 heures hebdomadaires de travail. Le gouvernement souhaite l’assouplissement de la loi sur la réduction du temps de travail alors que, pour François Hollande, les 35 heures sont « un acquis social majeur des salariés et qu'au-delà de la remise en cause du temps de travail, c'est l'ensemble du droit des salariés qui est en Jeu ». A l’issue des universités d’été de La Rochelle, réunion traditionnelle du parti socialiste avant la rentrée politique de septembre, le premier secrétaire a rejeté la responsabilité du « désordre social » sur le gouvernement. Et notamment du « passage à l’acte des chefs d'entreprises qui ont compris que la chasse aux 35 heures était ouverte sous la protection de l'Etat qui lui fournit les armes ».
Fort de ses récents succès électoraux aux régionales et aux européennes le parti socialiste se voit déjà en situation de revenir aux affaires alors que, souligne François Hollande, « la droite traverse une crise de confiance, de successions et institutionnelle ». Ainsi, pour le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, quitter ses fonctions « serait la meilleure décision qu’il prendrait depuis sa nomination », Jacques Chirac, le président de la République devrait « enfin assumer la responsabilité qui est la sienne ». Quant à Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Economie et en piste pour la présidence de la formation majoritaire UMP, il tenterait de « faire croire à une solution de rechange au sein même de la majorité ».
Projet et candidature
Dans ce contexte, le PS va, dans les 500 jours qui le séparent de l’élection présidentielle de 2007, mettre sur le métier son projet de gouvernement. Le calendrier d’élaboration a été fixé à cette occasion et, en mai 2005 les militants auront à se prononcer sur les questions de société, de démocratie et d’institutions. En octobre 2005 viendra le tour des orientations économiques et sociales et, début 2006, un vote final sur l’ensemble. Ce n’est qu’ensuite, et ensuite seulement que la désignation du candidat des socialistes à la présidentielle devrait intervenir.
Plusieurs personnalités socialistes sont déjà virtuellement en position de candidats à la candidature et se divisent notamment sur la question de la constitution européenne. L’attitude à adopter lors du référendum de ratification de la constitution européenne au deuxième semestre 2005 n’était pas formellement à l’ordre du jour de ces universités d’été. Le sujet a cependant été largement discuté. Le premier secrétaire est favorable à un oui, à condition que le chef de l’Etat Jacques Chirac ne détourne pas la procédure à des fins plébiscitaires. Mais François Hollande devra aussi convaincre à l’intérieur de sa formation. Le débat va donc s’y poursuivre en se déconnectant, souhaite-t-il, d’enjeux internes au PS portant sur la direction du parti ou de désignation présidentielle. Du côté du oui se positionnent Martine Aubry et Dominique Strauss-kahn, du côté du non Henri Emmanuelli et Arnaud Montebourg et Laurent Fabius hésite encore.
Enfin, l’apparition de Lionel Jospin à ces réunions est venue relancer les spéculations sur son éventuel retour à la politique après son retrait brutal, en avril 2002, en raison de l’échec cinglant de sa candidature à l’élection présidentielle.
par Francine Quentin
Article publié le 29/08/2004 Dernière mise à jour le 29/08/2004 à 13:31 TU