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Terrorisme

L’assaut a fait un grand nombre de victimes

Les premiers otages libérés après l'assaut lancé par les forces spéciales russes. 

		(Photo : AFP)
Les premiers otages libérés après l'assaut lancé par les forces spéciales russes.
(Photo : AFP)
La prise d’otages de l’école de Beslan, en Ossétie du Nord, a pris fin dans le sang à la mi-journée de vendredi, après le déclenchement précipité de l’assaut des troupes spéciales russes. La commando terroriste s’était emparé de l’école mercredi matin, jour de rentrée scolaire dans la petite république caucasienne russe. Il détenait plusieurs centaines d’otages. Les bilans sont contradictoires, mais il y aurait au moins 100 morts et 400 blessés hospitalisés. La confusion est telle qu’aucun bilan définitif et fiable n’est encore établi.

L’assaut est terminé et l’école est désormais sous le contrôle total des forces de l’ordre. Mais d’ores et déjà, les conséquences de l'opération apparaissent très lourdes. Le bilan des victimes s'établirait à plus de 100 morts et 400 blessés hospitalisés, parmi lesquels 158 enfants. Le correspondant de l’AFP affirme avoir vu 13 morts à la morgue de Beslan, et au moins 10 cadavres évacués de l’école, dont les corps de plusieurs enfants. La chaîne de télévision CNN annonce un grand nombre de cadavres dans le gymnase, alors que ITV parle aussi de 100 morts dans l’école. L’agence russe Interfax confirme que des dizaines d’otages sont morts dans le gymnase, dont certains, affirme l’agence, à cause de l’effondrement du toit de l’édifice. En début d’après-midi, le gymnase de l’établissement était toujours en feu. Selon Interfax, plus de 10 preneurs d’otages ont été tués lors des échanges de tirs.

Il était environ 13 heures, heure locale, lorsque l’opération démarre. Plusieurs explosions retentissent. Le toit du gymnase de l’école s’effondre. Les autorités locales attribuent cet effondrement à l’explosion de charges déclenchée par les preneurs d’otages. C’est là que sont concentrés les otages. Les télévisions internationales diffusent des images faisant état d’une grande confusion et d’une intense activité militaire autour de l’établissement.

« Il ne s’agit pas d’un assaut »

Dans la panique, plusieurs dizaines d’otages s’enfuient tandis que les ravisseurs leur tirent dessus. Plusieurs otages sont blessés, notamment des enfants visiblement éprouvés par ces 48 heures de captivité, et sont rapidement évacués. Les soldats russes ripostent et un tir nourri s’installe tandis que les forces spéciales pénètrent dans le bâtiment.

L’offensive est démentie. Selon un source proche de la cellule de crise, « il ne s’agit pas d’un assaut, mais de la conséquence de la fuite d’un important groupe d’otages » qui a contraint les forces de sécurité à intervenir pour sauver les otages. En fin d’après-midi, la ligne officielle demeurait la même : les assaillants portent la responsabilité de l’affrontement et restent à l’origine du dénouement tragique. « Je tiens à souligner qu’aucune opération militaire n’était prévue. Nous envisagions la poursuite du dialogue », a déclaré le responsable régional des forces de sécurité russes (FSB) dans un entretien à la télévision RTR. En début de matinée, le président ossète, Alexandre Dzassokhov, indiquait que « le recours à la force n’est pas envisagé ».

L’indépendance de la Tchétchénie

Une heure et demi plus tard (14 heures 30, heure locale), l’opération est terminée : les forces spéciales ont pris le contrôle de l’école de Beslan et tous les otages ont été évacués. Les terroristes en fuite sont traqués. La fusillade se poursuivait à présent dans le sud de la ville où l’armée assaillait une maison où étaient réfugiés des membres du commando. Les survivants de celui-ci se seraient scindé en plusieurs groupes.

Dans la confusion qui a accompagné l’opération, on ignore si des preneurs d’otages ont réussi à s’enfuir, éventuellement en entraînant des otages avec eux. L’Ingouchie voisine a annoncé la fermeture de sa frontière avec l’Ossétie du Nord pour tenter d’empêcher toute retraite aux terroristes.

En début de matinée, avant le début des affrontements, le commando annonçait que sa revendication pour libérer les otages était l’indépendance de la Tchétchénie. Le dirigeant indépendantiste tchétchène Aslan Maskhadov avait démenti toute responsabilité dans la prise d’otages de Beslan.



par Georges  Abou

Article publié le 03/09/2004 Dernière mise à jour le 03/09/2004 à 15:48 TU

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Envoyé spécial de RFI en Ossétie du Nord.

«Les combats se poursuivent (...) Des enfants sortent à moitié nus (...) Je vois passer des blessés.»

[03/09/2004]

Envoyé spécial de RFI en Ossétie du Nord.

«L'évacuation vient de commencer (...) Vous entendez les tirs derrière moi.»

[03/09/2004]

Anne Le Huérou

Sociologue, spécialiste de la Russie, chercheuse au CNRS

«Le conflit en Tchétchénie est loin d'être terminé. La normalisation n'est qu'un leurre destiné à la fois à la communauté internationale et à l'opinion publique russe.»

[03/09/2004]

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