Sahara occidental
Thabo Mbeki accueille la RASD
(Source: Minurso, réalisation: Marc Verney/RFI)
Nkosazana Dlamini-Zuma, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères a elle-même fait l’annonce de la reconnaissance par son pays de la RASD, en invoquant les principes de l’Union africaine et de l’ONU. Elle a aussi précisé que les intentions de son gouvernement avaient été clairement «expliquées» et «argumentées» auprès des dirigeants marocains, en espérant que cela n’entraîne aucune «discorde» entre le Maroc et son pays. Mais la réponse des autorités marocaines a été prompte et ferme jugeant la décision sud africaine «inopportune de reconnaître la prétendue République arabe sahraouie démocratique, autoproclamée». Il a immédiatement rappelé son ambassadeur «pour consultation». Il exprime sa déception face à la nouvelle politique extérieure du gouvernement sud-africain.
Depuis le retrait de l’Espagne en 1975 de ce territoire quasi désertique entre le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie, le Maroc avait exprimé son droit à la souveraineté sur l’ancienne colonie espagnole, mais s’est heurté à la rébellion du Front polisario qui a proclamé la RASD, comme pays indépendant en 1976. L’OUA (l’Organisation de l’unité africaine) devenue Union africaine (UA) a reconnu l’existence de cet Etat en 1984 ce qui avait conduit le Maroc à se retirer de l’organisation panafricaine le 12 novembre 1984, en signe de protestation. Le Maroc a fait de l’intégration du Sahara occidental au territoire du royaume «une cause sacrée». Il se félicite du «fort courant de dénonciation de reconnaissance de la pseudo-RASD, rétablissant ainsi la légalité internationale et s’inscrivant dans les efforts des Nations unies», précise un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Maroc.
La RASD siège au Parlement panafricain
Mais les dispositions de l’ONU ne sont pas aussi favorables à l’intégration de la RASD au royaume que le souhaiteraient les autorités marocaines. En effet, Alvaro de Soto l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental emboîte les pas de son prédécesseur, l’ancien secrétaire d’Etat américain, James Baker qui suggère un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Alvaro de Soto après une brève tournée dans les différentes capitales de la région annonce à Alger qu’il est «mandaté pour trouver une solution fondée sur le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ». Or le Maroc rejette le plan Baker qu’il juge « obsolète et inapplicable». En revanche, Miguel Angel Moratinos, le ministre espagnol des Affaires étrangères estime que le plan Baker n’est qu’une «référence» et non un plan «sacro-saint».
Cette déclaration apporte quelques notes de satisfaction à la diplomatie marocaine qui a essuyé en quelques jours de nombreux revers. La diplomatie sud africaine se défend d’avoir pris les autorités marocaines de court. «Ils (les Marocains) étaient au courant de notre intention», précise-t-on au ministère sud-africain des Affaires étrangères. Les autorités sud-africaines ont profité de l’ouverture de la session du Parlement panafricain (PAP) à Midrand, non loin de Johannesburg, pour annoncer la reconnaissance de cet Etat invité à la cérémonie d’ouverture. «C’est un motif de grande honte et de regret pour nous tous que la question de l’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental reste non résolue», a déclaré le président Thabo Mbeki lors de son discours inaugural du parlement panafricain le 16 septembre à Midrand. Il faut rappeler que l’ONU dont les principes de défense des droits fondamentaux des peuples à disposer d’eux-mêmes sont cités par les uns et les autres, n’a pas reconnu la République arabe sahraouie démocratique.par Didier Samson
Article publié le 16/09/2004 Dernière mise à jour le 16/09/2004 à 16:40 TU