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Zimbabwe

Le patron du MDC est libre

Morgan Tsvangirai, le leader de l'opposition, fête sa relaxe. 

		(Photo : AFP)
Morgan Tsvangirai, le leader de l'opposition, fête sa relaxe.
(Photo : AFP)
Morgan Tsvangirai, chef de file de l’opposition accusé de trahison a été acquitté par la Haute cour de justice de son pays. Il comparaissait pour trahison et complot contre le président de la république.

La Haute cour de justice du Zimbabwe vient de laver entièrement Morgan Tsvangirai des accusations portées contre lui. Elle a jugé que l’accusateur, l’Etat zimbabwéen, «n’a pas été capable de prouver la haute trahison» dont il accusait le chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC). Son procès, qui avait débuté en février 2003, a finalement pris fin un an plus tard avant d’être définitivement classé par la justice, ce 15 octobre 2004. 

Morgan Tsvangirai risquait la peine de mort pour avoir été accusé, inculpé et incarcéré pour haute trahison. Ces accusateurs ont évoqué la préparation d’un complot qui prévoyait l’élimination physique du président Robert Mugabe. Toute l’accusation reposait sur une vidéo-cassette de mauvaise qualité qui montrait des rencontres datant de 2001 à Londres et Montréal entre Morgan Tsvangirai et un certain Ali Ben Menashe présenté comme un ancien agent de renseignement israélien devenu consultant politique au Canada.

Les témoignages d’Ali Ben Menashe devant la cour ont été d’une grande violence. Ils ont paradoxalement produit l’effet inverse de ce que l’accusation souhaitait. La défense a révélé que le MDC avait loué les services d’Ali Ben Menashe pour faire sa promotion à l’étranger. Selon les avocats de Morgan Tsvangirai, le pouvoir d’Harare aurait corrompu Ali Ben Menashe, chargé de compromettre le leader du MDC et de l’opposition avant l’élection présidentielle de mars 2002. Le président Robert Mugabe avait d’ailleurs été déclaré vainqueur de la présidentielle face Morgan Tsvangirai malgré les irrégularités et fraudes massives dénoncées par l’opposition et les observateurs du scrutin.

La décision des magistrats était attendue avec impatience dans la capitale zimbabwéenne. Allaient-ils confirmer la tendance de la relaxe comme dans les deux premiers cas du secrétaire général du MDC, Welshman Ncube et du responsable à l’agriculture du mouvement Renson Gasela, eux aussi accusés de trahison ? Chaque camp s’était préparé à la décision de justice, alimentant les rumeurs les plus folles dans Harare. L’opposition accusait les partisans du pouvoir de chercher « à semer la confusion » si la décision ne leur était pas favorable. Pour contrer ces velléités elle a invité ses militants à se rendre massivement au tribunal pour encadrer leur leader. La confrontation semblait inéluctable, obligeant le ministère de l’Intérieur à organiser un quadrillage, des barrages filtrants, des contrôles et des patrouilles      au centre-ville et autour de la haute cour de justice.

Après l’annonce de l’acquittement de Morgan Tsvangirai aucun incident n’a été signalé. A 52 ans le leader de l’opposition qui risquait la peine de mort pourra retrouver une activité normale de chef de l’opposition.



par Didier  Samson

Article publié le 15/10/2004 Dernière mise à jour le 15/10/2004 à 16:22 TU