Catastrophes naturelles
Comment mieux résister
(Photo: AFP)
Ibrahim Osman, un autre responsable de la Croix Rouge, explique que « les connaissances et la résistance des populations à risque contribuent beaucoup plus à réduire le bilan humain des catastrophes qu’on ne le pense généralement dans les pays développés ». Une manière de remettre en cause l’ampleur des moyens matériels de secours qui se révèle en général insuffisante, et de mettre l’accent sur l’information et l’organisation des populations soumises au risque de catastrophe naturelle. On l’a vu récemment dans les Caraïbes. Un cyclone n’a fait aucune victime à Cuba parce que la population, avertie à l’avance de son arrivée, a été évacuée dans des abris. Un peu plus tard en Haïti, un cyclone a fait beaucoup de victimes parce que la population n’était ni préparée ni avertie.
Elaborer des approches nouvelles
L’année dernière, environ 255 millions de personnes ont été frappées à des degrés divers par des catastrophes naturelles. La surpopulation et la dégradation de l’environnement ont compliqué la gestion de ces événements auxquels les pays pauvres sont onze fois plus exposés que les pays riches. Le rapport de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge préconise donc un changement de mentalités. Il faut élaborer des approches nouvelles qui contribuent à renforcer la résistance des individus et des communautés.
Les catastrophes naturelles ne sont pas les plus meurtrières puisque l’année dernière, le VIH/sida a tué plus de 2,2 millions de personnes en Afrique subsaharienne, où 25 millions de personnes sont touchées par la pandémie. La maladie, la sécheresse, la malnutrition, l’insuffisance des systèmes de santé et la pauvreté aggravent la crise qui demande une réponse large, ne se limitant pas à la distribution d’aide alimentaire et de médicaments, indique encore le rapport qui met l’accent sur « la formidable aptitude des communautés humaines à surmonter l’adversité ».
La balle est dans le camp des politiques qui doivent organiser l’assistance autrement, que ce soit sur place ou dans les pays du Nord, pour les pays du Sud. Le rapport note que, eux aussi, les pays riches sont confrontés à de nouveaux problèmes liés aux phénomènes climatiques. La canicule de l’année dernière en Europe a provoqué la mort de 22 000 à 35 000 personnes, essentiellement des personnes âgées. Les pays riches doivent donc repenser leurs valeurs, notamment la façon de prendre en charge les personnes âgées. Le rapport met ce lourd bilan en vies humaines sur le compte des faiblesses des services sociaux et de la disparition du lien social qui existait auparavant entre les différentes générations. Au niveau stratégie, le rapport de la Croix-Rouge préconise également une meilleure information du public, les vagues de chaleur pouvant être annoncées plusieurs jours à l’avance.
Qu’il s’agisse des pays en développement les plus soumis aux catastrophes ou des pays riches, plus facilement désorganisés par l’arrivée d’événements exceptionnels, l’information de la population et l’organisation des services de secours sont au cœur de la prévention.
par Colette Thomas
Article publié le 28/10/2004 Dernière mise à jour le 28/10/2004 à 12:33 TU