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Haïti

Le bilan s’alourdit

Autour de l'agglomération des Gonaïves, la plaine est complètement submergée par les flots. 

		(Photo: AFP)
Autour de l'agglomération des Gonaïves, la plaine est complètement submergée par les flots.
(Photo: AFP)
Le dernier bilan du passage de la tempête tropicale Jeanne s’élève à un millier de morts et autant de disparus, la plupart dans la région des Gonaïves où la situation sanitaire est particulièrement dramatique. La communauté internationale se mobilise pour tenter de venir en aide aux sinistrés mais l’acheminement des secours pose problème. La Croix-Rouge réclame d’urgence près de 3 millions d’euros pour secourir les sinistrés qui manquent de tout. De son côté, le Premier ministre Gérard Latortue qui a décrété un deuil national de trois jours, a appelé la diaspora haïtienne, notamment les médecins, à se montrer solidaire en venant soigner les victimes sur place.

Jeanne est retournée dans l’Atlantique, mais la tempête tropicale a laissé derrière elle un spectacle de désolation et un bilan extrêmement lourd, près de 2000 victimes : 1 215 morts et plus de 1 000 disparus. Le Premier ministre de l’île, Gérard Latortue parle de «catastrophe humanitaire» et en appelle à la «solidarité internationale». Son appel a été entendu. Plusieurs pays dont le Canada, les Etats-Unis, l’Union européenne, le Brésil, l’Argentine, le Chili, la Suisse et de nombreuses organisations internationales ont annoncé l’envoi de tonnes de matériels, de vivres et de médicaments de première urgence.

Mais l’acheminement des secours vers les zones sinistrées et notamment la ville des Gonaïves et dans les communes alentours, pose problème. La progression des camions de vivres et matériels est ralentie par des torrents de boue et des inondations. Dans la ville inondée, les morgues sont pleines et faute d’eau potable, la population consomme, ou utilise pour se laver et cuisiner, de l'eau souillée par les carcasses d'animaux en décomposition et l'absence d'évacuation des eaux usées. Des experts d'ONG présents dans la région tirent préventivement la sonnette d'alarme. Selon eux, tous les vecteurs de propagation des maladies et d’épidémies sont réunis, au sein d'une population affaiblie, et le système de santé est inopérant.

Une situation sanitaire dramatique

Du côté de la deuxième plus grande île du pays, l'île de La Tortue et de ses 26 000 habitants, avec laquelle les autorités haïtiennes avaient perdu contact depuis dimanche, les nouvelles sont plus rassurantes. La tempête a toutefois fait beaucoup de dégâts matériels et de nombreuses victimes. Le retour à la normale devrait prendre des mois dans les régions dévastées, d’autant plus que la zone affectée, le nord de l’île fournit l'essentiel de la production agricole en Haïti. Devant ce cataclysme sans précédent, la Croix Rouge a lancé un appel à la communauté internationale pour recueillir près de 3 millions d'euros pour venir en aide aux populations sinistrées d'Haïti qui ont besoin rapidement d'eau potable, de nourriture, de bâches et de couvertures. De son côté, le Premier ministre Gérard Latortue qui a décrété un deuil national de trois jours, a appelé la diaspora haïtienne, notamment les médecins et tout le personnel médical, à se montrer solidaire en venant soigner les victimes sur place.

La tempête n'est pas la seule cause du désastre, la catastrophe est aussi imputable à la dégradation de l'environnement, et notamment à la déforestation presque totale de l'île qui a été frappée en mai et en juin dernier par des pluies torrentielles. L’abattage des arbres, utilisé pour faire du charbon de bois, a également contribué à éliminer le principal rempart contre les crues et les inondations. Le pays le plus pauvre du continent américain concentre tous les malheurs du monde… quand ce ne sont pas les catastrophes naturelles: tempête tropicale et autres inondations, ce sont les coups d’Etat et les guerres civiles. Six mois après le départ du président Aristide, la situation est toujours très confuse dans le pays où les partisans du président déchu continuent de faire la loi dans plusieurs quartiers déshérités de la capitale Port-au-Prince.



par Myriam  Berber

Article publié le 23/09/2004 Dernière mise à jour le 23/09/2004 à 10:41 TU

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Gérard Latortue

Premier ministre haïtien

«En plus des cadavres il y a également des animaux qui ont été tué… Tout ceci nous crée une situation qui peut déboucher rapidement sur une épidémie.»

[23/09/2004]

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