Catastrophes naturelles
Tremblements de terre à répétition au Japon
(Carte : RFI)
Des répliques « pendant au moins un mois »
La ligne de chemin de fer à grande vitesse qui relie Tokyo à Niigata a été temporairement interrompue par précaution. Une partie des autoroutes est fermée. Et le constructeur automobile nippon Honda vient d’arrêter sa production pendant deux jours, ce lundi 8 et le mardi 9 novembre, en raison d’un manque de pièces. Les installations de son fournisseur, Nippon Seiki Co.,Ltd, à Nagaoka, région de Niigata, ont été endommagées par les premières secousses d’octobre dernier. Les répliques de lundi ont d’ailleurs coïncidé avec la réouverture des dernières écoles publiques encore fermées depuis le tremblement de terre du 23 octobre dernier. L’agence météorologique avait prévenu qu’à partir de cette date, de fortes répliques pourraient survenir « pendant au moins un mois » dans la région. 35 000 habitants des environs de Niigata n’ont pas encore pu regagner leur domicile depuis le tremblement de terre initial. Environ 6200 personnes vivent encore dans leurs voitures ou sous des tentes installées par l’armée. 9400 maisons et immeubles avaient été détruits ou endommagés par ce séisme aussi fort que celui de Kobe en 1995 qui avait fait 6433 morts. « Nous nous attendons à ce que les répliques finissent par mourir après des phases d’activité fréquente puis ralentie » a indiqué Masahiro Yamamoto, responsable de la surveillance sismique à la météorologie nationale.
Tokyo menacée par « the Big One »
Le Japon se trouve dans une zone géographique très exposée aux tremblements de terre. Pas moins de quatre plaques tectoniques se rencontrent sur son territoire et à leurs lisières, les points de frottement provoquent chaque année des milliers de secousses plus ou moins fortes. Les séismes les plus puissants se produisent lorsque la compression entre les plaques devient insoutenable pour la croûte terrestre et déplacent les deux grandes lignes de faille qui traversent le pays. Tokyo, l’une des plus grandes métropoles d’Asie, vit avec le risque d’un méga-séisme, « the Big One ». Les sismologues savent que cela arrivera un jour en raison de la situation de la capitale japonaise dans cet ensemble instable. Par le passé, le Japon a connu plusieurs séismes de grande ampleur. Dernier en date, celui de Kobe. Le séisme de Kanto, le 1er septembre 1923, a fait plus de 100 000 morts. Sa magnitude était de 8,3. En 1847, le séisme de Zenkoji, d’une magnitude de 7,4, a fait 34 000 morts. En 1896, le séisme de Sanriku, d’une magnitude de 7,6, a tué 22 000 personnes. Pour ce qui est de la prévision, aucune avancée scientifique ne permet de prévoir ce genre de catastrophe. Seule solution pour un pays aussi exposé, construire systématiquement selon des normes antisismiques et donner régulièrement à la population des consignes de survie et des informations sur l‘organisation des secours.
par Colette Thomas
Article publié le 08/11/2004 Dernière mise à jour le 08/11/2004 à 15:51 TU