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Côte d'Ivoire

Le gouvernement de réconciliation nationale en sursis

Les ministres arrivent au palais présidentiel, le 18 novembre 2004. 

		(Photo: AFP)
Les ministres arrivent au palais présidentiel, le 18 novembre 2004.
(Photo: AFP)
Le premier conseil des ministres depuis l’offensive des forces armées nationales de Côte d’Ivoire sur les positions rebelles, s’est tenu au palais présidentiel d’Abidjan. Le gouvernement n’était pas au complet.

Ce conseil des ministres était attendu. Non pas pour les questions qui y ont été abordées, mais plutôt pour faire le compte des participants. Les sujets débattus et les traitements qui leur sont réservés sont connus d’avance. Alors l’intérêt d’un tel conseil au lendemain des troubles politico-militaires, se trouve essentiellement dans les commentaires des uns et des autres ou dans leur mutisme.

Le Premier ministre Seydou Diarra, s’est rendu à son bureau sous haute protection des soldats de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Il portait sous le bras plusieurs dossiers, mais l’ordre du jour était unique: «La situation en Côte d’Ivoire». Comme dans l’hémicycle des parlementaires, c’est l’ordre du jour qui mobilise. A l’évidence, celui de ce conseil des ministres n’a pas davantage  suscité d’intérêt, il n’y avait qu’à sortir dans les rues d’Abidjan, lire la presse locale pour s’en rendre compte. Le gouvernement était loin d’être au complet.

La situation quasi insurrectionnelle qui a vu le départ de près de 10 000 étrangers, dont une majorité de Français, a poussé aussi à la clandestinité nombre de ministres de l’opposition qui craignent aujourd’hui pour leur sécurité.  Ont répondu présents à la convocation du chef de l’Etat, outre le Premier ministre Seydou Diarra, la totalité des ministres du Front populaire ivoirien (FPI), parti du président, tous les ministres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), deux ministres du Rassemblement des républicains (RDR), Marcel Tanoh du Tourisme et Fofana  Zémogo de l’Enseignement supérieur. Les ministres issus des rangs des Forces nouvelles (ex-rebelles), bien que bloqués à Abidjan, n’ont pas participé à ce conseil des ministres. Les participants ont tous été escortés par les soldats de l’Onuci.

A l’issue du conseil chaque ministre est reparti vers l’état-major de son parti où les débats vont bon train. Côté pouvoir, on se dit encore et toujours attaché au respect des échéances prévues par les différents accords de paix. Le président de la République qui a pris acte de la défection de nombreux ministres du G7, plate-forme de l’opposition, a prévu une disposition technique pour contourner les blocages. Ainsi avait-il déjà confié à Mel Eg Théodore, ministre d’Etat, ministre de l’Intégration africaine, l’intérim du Premier ministre Seydou Diarra absent aux conseils des 3 et 4 novembre derniers. Son dispositif installait également Alphonse Douati, le ministre chargé des Relations avec les institutions de la République, au poste de commissaire du gouvernement. A ce titre, il aura pour mission de présenter devant l’assemblée nationale les projets de loi du gouvernement se rapportant aux accords de Marcoussis et d’Accra.

Le Conseil des ministres du 18 novembre a-t-il entériné ce dispositif ? Les démissions où l’évolution de la situation politique dans les prochains jours seront édifiantes. Aucun ministre n’a souhaité s’exprimer à la sortie du conseil. 



par Didier  Samson

Article publié le 18/11/2004 Dernière mise à jour le 18/11/2004 à 17:09 TU

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Assoa Adou

Ministre des Eaux et forêts ivoirien

«C'est une agression, c'est un coup d'état qui a échoué et qui s'est transformé en rebellion, soutenue essentiellement par le Burkina Fasso.»

[18/11/2004]

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