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Ukraine

Koutchma renonce à la victoire, pas au pouvoir

Léonide Koutchma, déterminé à conserver son influence bien que son régime soit discrédité aux yeux de l’opinion. 

		(Photo : AFP)
Léonide Koutchma, déterminé à conserver son influence bien que son régime soit discrédité aux yeux de l’opinion.
(Photo : AFP)
Une nouvelle table ronde, la troisième en trois semaines, doit réunir lundi soir à Kiev les médiateurs européens et les parties ukrainiennes impliquées dans la bataille pour l’élection présidentielle. Après la décision de la Cour suprême, vendredi, d’annuler le second tour du vote et d’ordonner un troisième et dernier tour de scrutin, la négociation porte désormais sur l’avenir de la réforme constitutionnelle dont le pouvoir sortant veut doter le pays et qui, en cas d’adoption, limiterait les pouvoirs du futur chef de l’Etat, au profit du Parlement. Ce qui reviendrait à affaiblir la nouvelle direction en cas de victoire de l’opposition.

De notre correspondant à Moscou.

Jusqu’au bout Léonide Koutchma aura montré ses talents de politique, maître de l’ambiguïté, déterminé à conserver son influence bien que son régime soit discrédité aux yeux de l’opinion. Désavoué  par la décision de la Cour suprême, le président ukrainien était resté silencieux, s’abstenant de tout commentaire.

La veille, il est vrai, il avait reçu le soutien une nouvelle fois de Vladimir Poutine qui, volant à son secours, avait expliqué tout le mal qu’il pensait d’un second deuxième tour. Difficile désormais de contester la décision des juges suprêmes. Léonide Koutchma tente donc de remettre sur le tapis la réforme constitutionnelle qu‘il essaie en vain de faire passer depuis plusieurs mois et qui limiterait considérablement les pouvoirs du futur chef de l’Etat au bénéficie du Premier ministre et du parlement.

La victoire annoncée de Viktor Iouchtchenko serait alors un jeu de dupes. Et le pouvoir actuel qui dispose encore de la majorité au parlement conserverait un poids considérable sur la marche du pays. Il est donc peu probable que l’opposition cède au diktat de Léonide Koutchma qui monnaye l’indispensable réforme électorale qui limitera les fraudes au prix de ces changements constitutionnels.

Voilà l’enjeu de cette table ronde et de la nouvelle partie de bras de fer qui s’annonce avant le scrutin du 26 décembre.



par Jean-Frédéric  Saumont

Article publié le 06/12/2004 Dernière mise à jour le 06/12/2004 à 15:56 TU

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