Guinée équatoriale
Mark Thatcher s'en sort pour 3 millions de rands
(photo : AFP)
Mark Thatcher persiste à nier toute contribution à une conjuration visant à déposer le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, et notamment l’apport financier de quelque 230 000 euros dont il est soupçonné. Ce n’est d’ailleurs pas là-dessus qu’il avait maille à partir avec la justice sud-africaine. Celle-ci l’avait interpellé en août 2004 en invoquant l'article 2 de la législation réprimant le mercenariat. Après avoir trouvé un terrain d’entente légal avec la Haute cour du Cap, Mark Thatcher a finalement concédé l’affrètement d’un hélicoptère. Selon ses dires, c’est bien évidemment à des fins humanitaires, que Mark Thatcher croyait l’appareil destiné. Il devait, dit-il, servir d’ambulance. Mark Thatcher veut bien admettre la coupable imprudence qui a conduit l’hélicoptère jusqu’à un commando de mercenaires. Mais il n’était pas dans ses confidences, jure-t-il au Cap.
Mark Thatcher est «libre de quitter l’Afrique du Sud»
Les ennuis de Mark Thatcher ont commencé avec ceux des 70 hommes arrêtés en mars 2004 sur le tarmac de l’aéroport d’Harare au Zimbabwe. Le groupe chargeait des armes à bord d’un avion-cargo. Il se préparait à rejoindre à Malabo une cellule non moins équipée de 15 mercenaires. Le cerveau de l’opération, un ancien soldat des forces spéciales britanniques (SAS) reconverti plus tard dans l’agence mercenaire sud-africaine Executive Outcomes aujourd’hui dissoute, Simon Mann, est un voisin et ami de Mark Thatcher, qui résidait depuis huit ans dans la même banlieue résidentielle du Cap. Condamné par la justice du Zimbabwe pour violation de plusieurs lois, dont celle sur les armes et la sécurité, Simon Mann, a vu le 13 janvier sa «peine de prison réduite de sept à trois ans lors de l'examen de l'appel par la Haute cour de justice» zimbabwéenne.
En Afrique du Sud, Mark Thatcher s’en tire avec quatre ans de prison avec sursis et une amende de trois millions de rands. Assigné à résidence depuis sa sortie de la maison d’arrêt, le 3 septembre 2004, il «est désormais libre de quitter l'Afrique du Sud et d'y revenir comme il le souhaite», indique l’un de ses avocats. C’est d’ailleurs ce qu’il s’apprête à faire au plus vite, pressé de rejoindre sa femme et ses enfants aux Etats-Unis. «Aucun prix n’est trop cher payer pour retrouver sa famille», a-t-il déclaré au sortir du tribunal. A Londres, l’ex-Dame de fer, Margaret Thatcher, a fait savoir qu’elle «est très soulagée que les choses se soient arrangées et que le souci de ces derniers mois soit terminé».
Un départ sans retour
Le 1er septembre 2004, déjà, la baronne Thatcher avait payé une caution de deux millions de rands (environ250 000 euros) pour sortir son fils de la maison d’arrêt où il croupissait depuis son inculpation, le 25 août 2004. Concernant la nouvelle amende, payable avant le 15 janvier, sous peine de voir la peine de prison avec sursis rallongée, les garanties de représentation de Margareth Thatcher restent sans faille pour la justice sud-africaine. Quant à son unique fils, Mark Thatcher, il évite le pire en s’éloignant au plus vite de terres africaines où il était tout particulièrement exposé. Le 27 août 2004, la justice équato-guinéenne avait en effet demandé son extradition à Prétoria, avant de lancer, le lendemain, un mandat d’arrêt international contre lui et contre d’autres ressortissants britanniques
Le 6 septembre 2004, l’Afrique du Sud avait jugée recevable la requête de la justice équato-guinéenne qui souhaitait interroger Mark Thatcher. Le 24 novembre dernier, les juges du Cap l’avaient confirmé. Entre temps, Malabo l’avait inculpé dans la tentative de coup d’Etat. De reports en demande de délai (pour constituer le dossier de la défense), les enquêteurs équato-guinéens n’ont finalement jamais pu venir entendre Mark Thatcher au Cap. Ce dernier a mis de longue date ses biens sud-africains en vente, pour un départ sans retour.
par Monique Mas
Article publié le 13/01/2005 Dernière mise à jour le 13/01/2005 à 16:06 TU