Pétrole irakien
Washington critiqué pour sa gestion
(Photo: AFP)
Les investigations portent sur la période commençant après l'invasion en mars 2003 de l’Irak jusqu'à la dissolution de l'autorité provisoire en juin 2004. A l’époque le fond de développement pour l'Irak qui chapeaute le secteur pétrolier était dirigé par les Américains et les Britanniques. Pendant cette période charnière, tout était permis si l'on en croit le rapport des auditeurs internationaux nommés par les Nations unies.
Ces spécialistes déplorent d’abord l'absence totale d'éléments comptables sur le pétrole extrait des puits irakiens. Dans ces conditions, estiment-ils, il est impossible de vérifier les paiements réellement effectués. Une situation qu'ils regrettent d'autant plus que la mise en place d'un outil comptable est vital pour l'Irak qui tire la majeure partie de ses ressources de l'or noir.
Pétrole vendu au marché noirLa deuxième critique concerne le laisser-aller dans la gestion de la manne pétrolière. Les auditeurs estiment en effet que des quantités importantes de brut ont été vendues au noir, surtout dans le chaos qui a régné juste après le début de l'occupation du pays.
Enfin et ce n'est pas le moindre, les experts indépendants déplorent l'absence de mise en concurrence pour l'attribution de nombreux contrats à des sociétés étrangères. Ils pointent du doigt les affaires substantielles réalisées par le conglomérat militaro-pétrolier Halliburton connu pour sa proximité avec la Maison Blanche. Le vice-président, Dick Cheney en a en effet longtemps été le grand patron. Et la compagnie qui affiche un chiffre d'affaires de dix milliards de dollars en Irak est soupçonnée de gaspillage, de surcoût et de traitements préférentiels.
Un dernier reproche a également été fait aux autorités américaines en ce qui concerne la mauvaise volonté du département de la défense à fournir dans les temps requis les documents que les experts exigeaient.
par Dominique Baillard
Article publié le 15/01/2005 Dernière mise à jour le 15/01/2005 à 17:22 TU