Irak

Au bord de la guerre civile

La situation sécuritaire ne cesse de se détériorer en Irak.
(Photo : AFP)

A 12 jours des élections générales prévues en Irak, la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer dans le pays... Attentats et enlèvements se multiplient. L'insurrection semble très structurée et surtout plus nombreuse que ne le disent les Américains.

C'est le ministre irakien de l'Intérieur lui-même qui évoque le risque d'une guerre civile entre chiites et sunnites, surtout si ces derniers maintiennent leur boycottage des élections.

Dans ce cas, en effet, les chiites, largement majoritaires dans le pays – 60 % de la population – remporteraient largement le scrutin, et la minorité sunnite, qui a exercé longtemps le pouvoir en Irak, se retrouverait sur la touche. Cela provoquerait beaucoup de rancœurs et ne ferait que renforcer les rangs de la guérilla qui pour l'instant combat essentiellement la présence américaine dans le pays.

200 000 insurgés

La grande majorité des insurgés est en effet déjà largement sunnite et c'est le pays sunnite qui est essentiellement en ébullition... Une perspective préoccupante, d'autant que les services de renseignement irakiens évoquent d'ores et déjà une situation de guerre, avec un noyau dur d'environ 40 000 combattants et plus de 150 000 partisans actifs...

Ce chiffre est très nettement supérieur aux estimations américaines qui parlent toujours de 20 000 rebelles. Plusieurs spécialistes estiment que les chiffres irakiens sont sans doute plus proches de la réalité, et qu'ils pourraient encore augmenter après le 30 janvier si les sunnites se sentent exclus de l'arène politique.

On serait alors véritablement au bord d'une guerre civile.

par Bruno  Daroux

Article publié le 18/01/2005 Dernière mise à jour le 18/01/2005 à 14:44 TU