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Côte d'Ivoire

En attendant que quelque chose se passe

Après les échauffourées du 19 janvier, l’intervention massive et le quadrillage des forces de l’ordre ont ramené le calme, mais la tension est toujours vive à Abidjan.(Photo : AFP)
Après les échauffourées du 19 janvier, l’intervention massive et le quadrillage des forces de l’ordre ont ramené le calme, mais la tension est toujours vive à Abidjan.
(Photo : AFP)
Après le rejet par l’opposition et surtout par les Forces nouvelles des conclusions de la médiation de l’Union africaine, les protagonistes ivoiriens attendent que « quelque chose se passe ».

Le manque d’évolution vers un règlement rapide de la crise ivoirienne fait craindre le pire. Diplomates, experts des organisations internationales et ONG retiennent leur souffle et observent avec beaucoup de méfiance tous les faits et gestes des protagonistes. La médiation de président sud-africain, Thabo Mbeki, mandaté par l’Union africaine n’a pas emporté les faveurs des Forces nouvelles. Arc-boutés sur leurs positions, ils aussi exprimés beaucoup de réserves sur les positions de la Communauté économique des Etats de l’ouest (CEDEAO) qui vient d’élire un nouveau président en exercice, en la personne de Mamadou Tandja, le chef de l’Etat nigérien. 

La révision de l’article 35 de la constitution, portant sur l’éligibilité des candidats « devrait être soumise à un référendum », propose la médiation de l’Union africaine, mais que rejettent les Forces nouvelles. A cette divergence, il faut rajouter le « non » catégorique des Forces nouvelles de désarmer leurs troupes. Ils retrouvent en face d’eux la même intransigeance du pouvoir d’Abidjan qui refuse de désarmer ou d’abandonner certaines positions des Forces armées nationales ivoiriennes (Fanci), au nom de la « légitimité et de la légalité » de ce corps d’Etat. Les événements de novembre dernier (rupture du cessez-le-feu) ont paradoxalement conduit les parties en conflit à relancer « leurs plans de réarmement », avant un éventuel embargo qu’imposeront les Nations unies.

Tension toujours vive

Le pouvoir d’Abidjan assimile les Forces nouvelles à des groupes armés au même titre que les milices armées qui lui sont entièrement dévouées. Ces milices se sont illustrées lors des événements anti-français, qui ont suivi la destruction des moyens militaires aériens des Fanci par l’armée française. L’une d’elles, le groupement des patriotes pour la paix (GPP), basée à Adjamé (quartier d’Abidjan) à l’Institut Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, a été attaqué le 19 janvier par des groupes d’individus armés pour la plupart de gourdins, machettes, etc.

Dans cet institut transformé en camp d’entraînement vivent des miliciens du GPP qui jouissent « d’un laisser-faire » complaisant des forces de l’ordre. L’attaque du camp serait justifiée par le « ras-le-bol » des commerçants qui se disent victimes d’exactions et de rackets de la part des miliciens. Ces commerçants auraient mené des expéditions punitives dans le but de se faire justice. Au moins six blessés graves ont été conduits dans les hôpitaux d’Abidjan. L’intervention massive et le quadrillage du quartier par les forces de l’ordre ont ramené le calme, mais la tension est toujours vive.  


par Didier  Samson

Article publié le 21/01/2005 Dernière mise à jour le 21/01/2005 à 17:11 TU

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Louis Dacoury-Tabley

Secrétaire général adjoint des Forces nouvelles, n°2 des ex-rebelles ivoiriens

«Si l'Union africaine parle de référendum, nous sommes surpris parce qu'à Accra III, les chefs d'Etat pensaient qu'il était utile de se passer de ce référendum.»

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