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Environnement

Sauver les forêts du bassin du Congo

Jacques Chirac a plaidé pour une mise en valeur de ce patrimoine conformément aux «règles du développement durable et de la bonne gouvernance».(Photo : AFP)
Jacques Chirac a plaidé pour une mise en valeur de ce patrimoine conformément aux «règles du développement durable et de la bonne gouvernance».
(Photo : AFP)
Jacques Chirac a participé à un sommet de chefs d’Etat africains consacré aux forêts du bassin du Congo. Le président français a appelé à la préservation de cet ensemble presque unique au monde.

Il faut «agir, et agir vite» pour sauver les forêts tropicales du bassin du Congo menacées par la déforestation. C’est ce qu’a déclaré Jacques Chirac à l’occasion de ce sommet qui a réuni huit chefs d’Etat africains dans la capitale congolaise (Cameroun, Congo, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, Tchad et enfin Sao Tomé et Principe). Le président français a fixé comme «objectif prioritaire» la lutte contre le commerce illicite du bois tropical pour préserver ce bassin forestier, le deuxième au monde après celui de l'Amazonie. Les forêts tropicales, on le sait, sont les réservoirs les plus riches de biodiversité de la planète.

«Le patrimoine mondial est gravement menacé…»
Jacques Chirac
Président de la République française  [05/02/2005] 01 min 10 sec
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«Ce patrimoine est le vôtre»

Prenant la suite des Etats-Unis, la France va, pendant deux ans, diriger le Partenariat pour les forêts du bassin du Congo, un organisme qui regroupe tout à la fois les pays propriétaires de cet ensemble forestier, ainsi que les bailleurs de fonds, des associations de protection de la nature et des représentants de l’industrie du bois. «Dans le bassin du Congo, chaque année, 800.000 hectares de forêts sont détruits. Un rythme qui va s'intensifier sous la pression conjuguée de la croissance démographique et du développement économique», a averti Jacques Chirac.

Le commerce illicite du bois est «un fléau écologique» et économique pour les pays africains. Jacques Chirac préconise donc de renforcer la surveillance d’abord en forêt afin de lutter contre les coupes illégales, mais aussi dans les ports où les contrôles douaniers devraient être plus nombreux. «L'environnement et le développement vont ici de pair», a encore déclaré le président français, estimant qui il faut concilier «conservation des espaces les plus remarquables et exploitation durable du bois».

Les ONG impliquées dans la préservation des forêts du bassin du Congo déplorent pour leur part le manque de transparence dans la gestion du bois. Elles estiment que les sanctions pour dissuader les fraudeurs ne sont pas assez sévères. Le président français a rappelé que désormais, la France ferait en sorte que «les achats publics de bois s'orientent uniquement vers des productions écocertifiées». Il s’agit d’une traçabilité qui permet de savoir dans quelles conditions du bois a été coupé, si ce bois vient d’une forêt bien gérée, c’est-à-dire où on replante, et sans faire de coupes «à blanc».

«Compenser les coûts de protection»

«Le patrimoine du bassin du Congo est le vôtre», a encore déclaré Jacques Chirac tout en précisant: «il a aussi une valeur écologique irremplaçable pour la planète. C'est pourquoi nous devons être prêts à mutualiser une partie des coûts de sa préservation». Le président français a suggéré que la préservation des forêts du bassin du Congo puisse être «une des affectations des mécanismes innovants de financement du développement », autrement dit, une utilisation de la nouvelle taxe internationale dont il défend l'idée.

Pour sa part Omar Bongo, le président du Gabon, a demandé à la communauté internationale de «compenser» les coûts supportés par les Etats de la région s’ils protégent ces forêts utiles à la planète entière. «A ce jour, nos Etats ont su préserver ce patrimoine sans compensation. La préservation de la forêt prive nos Etats de ressources mais notre dette est toujours là et de plus en plus lourde», a déclaré le président Bongo.

De son côté le président du Cameroun, Paul Biya, a réclamé à la communauté internationale «un effort supplémentaire». «Force est de constater que des trois grands bloc forestiers mondiaux, le nôtre est celui qui reçoit le moins de flux financiers internationaux», a souligné Paul Biya.



par Colette Thomas

Article publié le 05/02/2005 Dernière mise à jour le 05/02/2005 à 16:06 TU

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