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Les Français manifestent pour sauver les 35 heures

Les dirigeants des grandes centrales syndicales dont Bernard Thibault (CGT), François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO) manifestent en tête de cortège à Paris.(Photo : AFP)
Les dirigeants des grandes centrales syndicales dont Bernard Thibault (CGT), François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO) manifestent en tête de cortège à Paris.
(Photo : AFP)
De Paris en passant par Rennes ou Lille, des Français sont descendus par milliers dans les rues pour dire non à la réforme des 35 heures.

Les syndicats avaient appelé à manifester ce samedi pour protester contre la réforme des 35 heures, mais aussi pour défendre l’emploi et demander des augmentations de salaires. A Paris, ces mots d’ordre ont rassemblé environ 90 000 personnes. Cette estimation est fournie par les organisations syndicales. Pour elles, il y a eu quasiment deux fois plus de manifestants que le 20 janvier, lorsque les employés de la Fonction publique étaient descendus dans la rue pour défendre leurs emplois. Ce jour-là, toujours selon les estimations des syndicats, ce sont 328 000 personnes qui avaient manifesté dans toute la France pour la défense des services publics. « Les premiers échos nous montrent que ça marche et que les gens du privé sont là aussi : c’est ce qu’on voulait », a fait valoir Jean-Claude Mailly représentant du syndicat Force Ouvrière.

« Ouvrir une négociation sur le temps de travail »

Ces comparaisons entre les deux manifestations aboutissent à une forte augmentation du nombre de mécontents. Elles permettent d’ores et déjà aux organisations syndicales de parler de «succès» pour la mobilisation contre la politique sociale du gouvernement. Les syndicats devraient donc lancer une offensive, la semaine prochaine, contre les dernières dispositions prises par le gouvernement pour assouplir la loi sur les 35 heures.

Ces dernières semaines, la gauche s’est emparée de ce débat sur le retrait de la loi sur les 35 heures. Aujourd’hui, François Hollande, le premier secrétaire du Parti socialiste, a demandé une nouvelle fois au gouvernement de retirer sa réforme. «Je demande au gouvernement de retirer des débats le texte actuellement en discussion au Parlement et d'ouvrir une négociation avec les syndicats sur le temps de travail », a déclaré François Hollande qui a participé à la manifestation à Rennes.

Dix mille personnes, selon la police, 15 000, selon les organisateurs, ont manifesté dans les rues de la capitale de la Bretagne contre la remise en cause de la loi sur les 35 heures. François Hollande était accompagné du maire PS de Rennes, Edmond Hervé, et du président PS de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian. «Le sens de notre présence n'est pas simplement de défendre une loi de gauche mais un acquis social qui a permis aux salariés d'avoir moins de contraintes dans leur travail et de créer des emplois », a encore souligné François Hollande.

« Les 35 heures, symbole fort de nos grands acquis »

 A Lille, entre 9 000 et 15 000 personnes ont défilé contre la remise en cause des 35 heures. Martine Aubry, maire de cette métropole du nord de la France et ancienne ministre de la Solidarité et de l’Emploi, a dénoncé la remise en cause par le gouvernement Raffarin de cet acquis social. « Les 35 heures sont un symbole fort de nos grands acquis de la gauche et de la République. Nous luttons aujourd’hui pour cela, mais aussi pour sauver l’école de la République, sauver la recherche qui est menacée et sauver la croissance et l’emploi », a déclaré l’ancienne ministre qui fut le maître d’œuvre de la réduction du temps de travail. Jacques Lang, ancien ministre socialiste et député du Pas-de-Calais, a lui aussi participé à la manifestation lilloise ainsi que l’ancien ministre socialiste de l’Economie Dominique Strauss-Kahn.


par Colette  Thomas

Article publié le 05/02/2005 Dernière mise à jour le 07/02/2005 à 10:33 TU

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Hervé Novelli

Député UMP, co-auteur de la proposition de loi UMP qui vise à assouplir les 35 heures

«Nous donnons aux 35 heures les assouplissements nécessaires.»

Martine Aubry

Ancienne ministre de l’Emploi et de la Solidarité

«Il y a une attaque en règle idéologique contre les 35 heures parce que peut-être c’était une vraie réforme politique.»

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