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Togo

A la recherche d’une « sortie honorable »

Faure Gnassingbé (à g.) quitte le palais présidentiel de Libreville après son entrevue avec le président Omar Bongo.(Photo: AFP)
Faure Gnassingbé (à g.) quitte le palais présidentiel de Libreville après son entrevue avec le président Omar Bongo.
(Photo: AFP)
Le président investi du Togo, Faure Gnassingbé, a entrepris des voyages à travers l’Afrique pour des consultations tous azimuts. Il lui a été facile d’accéder au pouvoir, mais il s’avère difficile de le conserver.

La détermination de la Cedeao et de l’Union africaine par la voix du président de la Commission, Alpha Oumar Konaré a enlevé au régime togolais toute sa superbe. Faure Gnassingbé, de plus en plus isolé cherche donc une sortie « honorable ». Sa première défense a été de signaler une organisation dans les 60 jours, selon la constitution, d’une élection présidentielle. Il s’est naturellement porté candidat. Mais le respect de la constitution exige également qu’il abandonne le fauteuil présidentiel. Faure Gnassingbé y serait prêt, mais un groupe d’officiers, en majorité des capitaines et commandants proches du défunt président Eyadéma, ne l’entendent pas de cette oreille.  

Ces officiers, que le président de la Commission de l’UA appelle « groupe du 5 février », (date à laquelle l’armée a désigné Faure Gnassingbé comme successeur de son père), ne tolèrent qu’un retour partiel à la constitution. La transition assurée par leur poulain, Faure Gnassingbé, reste leur seule garantie de conserver le pouvoir. Mais selon les recommandations de l’UA et de la Cedeao, Fambaré Natchaba devrait recouvrer ses prérogatives de président de l’Assemblée nationale et de successeur intérimaire du président défunt. Avec cette hypothèse, les institutions africaines se proposent volontiers pour participer à l’organisation transparente du scrutin. Mais cette éventualité est considérée comme une immixtion dans les affaires intérieures togolaises par le régime RPT au pouvoir.

Pris entre deux feux, Faure Gnassingbé, consultent les amis de son père, « pour des conseils avisés », dit-il. Il s’est rendu à Libreville chez Omar Bongo, le 24 février, avant de mettre le cap sur  la Libye à la mi-journée. Le président Mouammar Kadhafi aurait prévu de le recevoir à Syrte. Une délégation du RPT, s’est rendue à Cotonou le 23 février dans la soirée où elle a été reçue par le président Mathieu Kérékou.

Mise sous tutelle internationale

Face à ces multiples prises de contacts, l’Union africaine a dû reporter de 24 heures la réunion de son Conseil de paix et de sécurité qui devait prendre des sanctions contre le Togo. L’UA qui demande mordicus la démission de Faure Gnassingbé lui accorde ainsi un sursis. Par ailleurs certaines indiscrétions font état d’une démission imminente de Faure Gnassingbé. La convocation d’un congrès extraordinaire du RPT le vendredi 25 février serait en réponse aux injonctions de la communauté internationale. Le RPT y désignera son candidat, Faure Gnassingbé, pour la présidentielle annoncée. L’idée de la démission du président désigné et le retour de Fambaré Natchaba commence par être admise par les barons du pouvoir RPT.

Mais sur ce point l’opposition réclame l’application stricte des engagements pris par le pouvoir en avril 2004 à Bruxelles pour un dialogue politique transparent qui devrait conduire à des élections générales. Mais un autre son de cloche se fait entendre dans l’opposition au pouvoir de Lomé. Des cadres togolais organisés à l’intérieur d’une association « Initiative 150 » demande un « changement total ». Pour eux le retour à la constitution de 1992 issue de la conférence nationale reste le seul schéma pouvant garantir une transition pacifiée au Togo. La mise sous tutelle du Togo avec la nomination d’un administrateur « international » à la tête d’un gouvernement de large union « est souhaitable ».  


par Didier  Samson

Article publié le 24/02/2005 Dernière mise à jour le 24/02/2005 à 18:16 TU