Chili
Schaefer aux mains de la justice chilienne
(Photo: AFP)
L'ancien brancardier nazi intéresse la justice chilienne à plus d'un titre. Il s'agit d'abord de reprendre le cours d'une vieille procédure. En 1996 en effet, Interpol lançait un mandat d'arrêt international contre Paul Schaefer, à la suite de plaintes pour pédophilie émises contre lui. Dans l'enclave qu’il avait fondée trente ans auparavant sous couvert d'action humanitaire –la colonie Dignidad– des enfants sont régulièrement victimes de viols. Vingt-deux responsables de cette colonie allemande seront condamnés pour abus sexuels sur vingt-sept enfants. Schaefer lui disparaît et se fait passer pour mort.
Le mandat d'Interpol inclut également les requêtes d'un juge de Santiago qui enquête sur des disparitions de prisonniers sous la dictature du général Augusto Pinochet. D'après des témoignages concordants, la colonie Dignidad était devenue un centre de détention et de torture pendant le régime militaire.
Mai ce n'est pas tout. La police chilienne veut encore entendre l’ex-caporal nazi au sujet de la disparition de l'Américain Boris Weisfeiler. La trace de ce professeur juif, d'origine russe, se perd en effet dans la zone de l'enclave allemande en 1985. Enfin, le cas Schaefer intéresse aussi la justice allemande qui le soupçonne d'abus et de corruption de mineurs à la fin des années 50. Et Paris souhaite également le juger pour enlèvement et tortures sur un citoyen français.
par Catherine Monnet
Article publié le 13/03/2005 Dernière mise à jour le 13/03/2005 à 13:37 TU