Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Centrafrique

Vers un deuxième tour

Devant un panneau électoral à Bangui. La lenteur du dépouillement des bulletins est devenu l’objet de toutes les critiques.(Photo: AFP)
Devant un panneau électoral à Bangui. La lenteur du dépouillement des bulletins est devenu l’objet de toutes les critiques.
(Photo: AFP)
Le dépouillement des bulletins pour l’élection présidentielle se poursuit avec son lot de contestation, de déception et même de demande d’annulation du scrutin. Mais la Commission électorale mixte indépendante (Cémi) continue de fournir des résultats. Un trio de tête se détache, avec, peut-être, un deuxième tour en perspective.

Dix jours après l’élection présidentielle, le dépouillement des bulletins se poursuit à la Cémi. Le président sortant, François Bozizé, qui avait pris une sérieuse avance sur ses adversaires, voit l’écart se réduire de jour en jour. Cette tendance, si elle se confirme obligerait à un second tour du scrutin. Sur environ 600 000 bulletins dépouillés, le candidat François Bozizé est crédité de 44% des voix, devant l’ancien Premier ministre d’Ange-Félix Patassé, Martin Ziguélé, 27% et l’ancien président André Kolingba, 13%. L’avance confortable du président sortant ne devrait pas croître au point de le faire passer dès le premier tour. C’est du moins ce que pense l’état-major du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) qui voit un duel final entre Martin Ziguélé et François Bozizé.

Résultats contestés

La lenteur du dépouillement des bulletins, qui au départ était un gage de sérieux et de travail bien fait, est devenu l’objet de toutes les critiques. Les partis de l’opposition regroupés au sein l’Union des forces vives de la nation (UFVN) ont pour la plupart souhaité que le scrutin du 13 mars soit annulé. «Etant donné l’ampleur des irrégularités et des fraudes constatées, tous les éléments sont réunis pour demander que ce vote soit déclaré nul», a déclaré, lors d’une conférence de presse à Bangui, Joseph Douaclé, le président par délégation de l’UFVN.

Jean Willybiro-Sako, le président de la Commission électorale mixte indépendante (Cémi) tout en reconnaissant l’existence «d’un certain nombre de contentieux», s’oppose par ailleurs au rejet en bloc du scrutin. «Le problème ne réside pas dans l’annulation de tout le vote, mais dans l’annulation du vote dans les bureaux où il été constaté des irrégularités et des fraudes de nature à fausser les résultats», a déclaré Faustin Bambou, un proche du candidat Jean-Paul Ngoupandé du Parti de l’unité nationale (PUN). Par ailleurs, l’éventualité d’un deuxième tour entre Martin Ziguélé et François Bozizé convainc les militants du MLPC de ne pas se lancer dans l’aventure d’une demande d’annulation du scrutin, même si la coalition des partis de l’opposition, regroupés au sein de l’UFVN, devait voler en éclat.

Enfin, en marge du dépouillement des bulletins un incident a failli compromettre l’équilibre précaire qui règne actuellement dans la capitale centrafricaine. En effet, dans la nuit du 22 au 23 mars une fusillade a éclaté entre des éléments de la Garde républicaine et les services d’ordre du candidat André Kolingba. «Cet incident malheureux est simplement une confusion due au manque de communication entre les deux unités. Par conséquent, il ne doit pas être interprété comme une tentative d’acte criminel», a précisé Michel Sallé, le ministre de l’Intérieur. Un soldat de la Garde républicaine a été blessé, mais ses jours ne seraient pas en danger. Le gouvernement a aussi ordonné une enquête pour comprendre les circonstances de cet incident. 


par Didier  Samson

Article publié le 23/03/2005 Dernière mise à jour le 23/03/2005 à 17:03 TU