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France-Japon

Le 45<SUP>e</SUP> voyage de Chirac au Japon

Le président français, Jacques Chirac, est un grand amateur de sumo. On le voit ici en 1996, au tournoi de Fukuoka.(Photo: AFP)
Le président français, Jacques Chirac, est un grand amateur de sumo. On le voit ici en 1996, au tournoi de Fukuoka.
(Photo: AFP)
Le chef de l’Etat français, qui affiche sa passion pour le Japon, y séjourne pendant trois jours. Ce voyage officiel associe plaisir et politique.

Le service de presse de l’Elysée ne sait pas très bien si ce nouveau voyage de Jacques Chirac au Japon est le 44e ou le 45e. Etant donné la fréquence de ces allers et retours, l’amour du président français pour ce pays semble en tout cas indiscutable. Dans une interview donnée quelques jours avant son départ au quotidien japonais Asahi Shimbun, le président français s’est déclaré «impatient», ayant hâte de retrouver ce pays et sa culture. «Je trouvais que près de cinq ans sans aller au Japon, c’était pour moi insupportable». Dans cette interview, Jacques Chirac l’a également rappelé : il avait été contraint d’annuler son précédent voyage en mars 2003 pour cause de début de guerre en Irak.

Le chef de l’Etat français n’a pas choisi au hasard les dates de son séjour au Japon. Elles coïncident avec le «tournoi de printemps» de sumo à Osaka. Jacques Chirac, qui adore ce sport de combat, passera une après-midi à regarder les lutteurs. Il dînera ensuite avec eux. «Le sumo est à mes yeux, un sport international et éternel», a expliqué le président français à la presse japonaise. Non initiés aux subtilités de la lutte japonaise, les Occidentaux ont souvent du mal à comprendre la passion du leader politique français pour ces sumotoris. En Europe, ces lutteurs au physique très lourd sont surtout perçus comme des personnages japonais hauts en couleurs.

Multiplier les partenariats

Jacques Chirac, accompagné de son épouse Bernadette et d’une délégation de chefs d’entreprises, se rendra ensuite près de Nagoya, où vient de s’ouvrir l’exposition universelle Aïchi 2005. Dimanche, il visitera le pavillon français de cette exposition consacrée au «défi du développement durable». Pour le Japon, cette exposition universelle est l’occasion de montrer son savoir-faire dans le domaine des hautes technologies. Les robots sont l’une des attractions de l’exposition installée à deux pas de Nagoya, métropole réputée concentrer ce que le Japon fait de mieux en matière d’industrie automobile, de robotique ou encore d’énergie. Le chef de l’Etat français en profitera pour manifester publiquement la volonté de la France «de multiplier avec le Japon les partenariats pour la recherche de technologies propres, notamment pour permettre aux grands pays émergents de se développer sans aggraver la destruction de la planète», a indiqué le communiqué de l’Elysée.

Dimanche le voyage présidentiel prendra une tournure plus politique puisque Jacques Chirac va rencontrer Junichiro Koizumi, le Premier ministre. L’entretien sera suivi d’un dîner. Les deux hommes devraient parler de la réforme des Nations unies et du siège permanent au sein de cette organisation que Tokyo souhaite obtenir, avec l’appui de Paris. Chirac et Koizumi vont également parler de l’aide au développement à travers le monde, de la lutte contre la prolifération nucléaire et de la Corée du nord.

Le désaccord sur Iter

Dans ces discussions, il y aura cependant au moins deux points de désaccord. Le projet européen de lever l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine inquiète le gouvernement japonais. Le président français devrait chercher à rassurer le Premier ministre japonais en faisant valoir qu’une levée de l’embargo «ne veut pas dire vente d’armes», selon le communiqué de la présidence française. Le Japon redoute la montée en puissance de son grand voisin chinois et ne souhaite pas que l’Union européenne participe à la modernisation de l’armée chinoise.

L’autre sujet de tension entre la France et le Japon, c’est le réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter. La France, soutenue par l’Union européenne, la Chine et la Russie, souhaite construire cet équipement très coûteux près d’une usine nucléaire du sud de la France. Mais le Japon lui aussi veut se lancer dans l’aventure de la fusion et veut le prototype sur son site nucléaire de Rokkasho-Mura. Les Etats-Unis et la Corée du Sud soutiennent ce projet-là. De nombreuses réunions internationales ont déjà eu lieu sans pouvoir rallier le Japon au projet franco-européen

par Colette  Thomas

Article publié le 25/03/2005 Dernière mise à jour le 25/03/2005 à 15:36 TU