Centrafrique
Second tour : Bozizé face à Ziguélé
(Photos : AFP)
Plus de deux semaines après la consultation du 13 mars dernier, la Commission électorale mixte indépendante (Cémi) publie les résultats qui correspondent, grosso modo, aux tendances largement diffusées dans la presse. Le président sortant, François Bozizé, dont les supporters croyaient en la victoire dès le premier tour, est tout de même arrivé en tête avec 42,97% des suffrages. Il a devancé de près de 20 points son second immédiat, Martin Ziguélé qui a recueilli 23,53% des suffrages. André Kolingba est arrivé en troisième position avec un score de 16,36%. Tous les autres candidats ont obtenu chacun des scores de moins de 10%.
D’illustres opposants ont fait des scores très modestes, tels que, Jean-Paul Ngoupandé, ancien Premier ministre (5,08%), Charles Massi (3,22%) et Abel Goumba (2,51%), suivis d’Henri Pouzère (2,02%), du pasteur Josué Binoua (1,52%), de Jean-Jacques Demafouth,(1,27%), d’Auguste Boukanga (0,80%) et d’Olivier Garibault (0,66%). Sur les 4 145 bureaux de vote que compte le pays, un taux de 68,27% de participation a été enregistré pour les 1 302 930 électeurs appelés aux urnes le 13 mars. Ce taux est nettement en dessous des prévisions de la Cémi.
«Gagner largement»
Les scores de François Bozizé et de Martin Ziguélé sont restés conformes aux prévisions, tout au long du dépouillement, alors qu’une nette remontée d’André Kolingba a été significative. Le second tour promet d’être très serré selon les déclarations des deux partis arrivés en tête. « Une large victoire » ne fait aucun doute pour les partisans du président sortant François Bozizé. Les militants du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) de Martin Ziguélé affirment aussi leur conviction « de gagner largement ». Ces derniers pensent que le camp adverse a fait le plein de ses voix et que le jeu des alliances pourrait être à l’avantage de Martin Ziguélé.
Il est vrai que ce n’est pas le programme politique qui départage les candidats. L’appartenance ethnique et le pouvoir de convaincre en promettant un partage du pouvoir avec les autres malheureux candidats restent les arguments les plus déterminants. Les tractations battent leur plein et le MLPC espère tirer son épingle du jeu en mobilisant tous les déçus du pouvoir sortant. En effet, de nombreux candidats avaient émis des doutes sur la régularité du scrutin et avaient même appelé à son annulation pure et simple. Mais, il n’est pas dit que «ces déçus du puvoirs » appellent leurs électeurs à reporter leurs voix sur le candidat du MLPC, parti fondé par l’ancien président en exil Ange-Félix Patassé. Sous sa présidence le pays avait traversé de graves crises politiques qui sont encore dans les mémoires. Mais Martin Ziguélé espère rassembler sous son nom pour avoir de meilleures chances de battre François Bozizé.
Enfin, en prévision des probables recours devant lea Cour constitutionnelle de transition, la Cémi propose au gouvernement la date du 1er mai pour la tenue du second de la présidentielle. Les candidats ont le droit de déposer des recours pendant les dix jours qui suivent la proclamation officielle des résultats. La Cour constitutionnelle de transition a un délai de vingt jours pour examiner et statuer sur les différents recours.
par Didier Samson
Article publié le 31/03/2005 Dernière mise à jour le 31/03/2005 à 17:16 TU