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Eglise catholique

Prières et messages d’admiration pour le Pape

Les dirigeants du monde entier témoignent leur admiration au souverain pontife.(Photo : AFP)
Les dirigeants du monde entier témoignent leur admiration au souverain pontife.
(Photo : AFP)
L’annonce de la fin très proche du Saint Père a provoqué une très grande émotion dans la communauté catholique. Des fidèles se réunissent et prient aux quatre coins de la planète depuis que l’état de santé de Jean-Paul II s’est dégradé jusqu’à devenir désespéré. Mais la perspective de la disparition d’un pape, jugé exceptionnel, suscite aussi des réactions de la part de nombreux dirigeants internationaux qui saluent, à tour de rôle, la force et la détermination du souverain pontife.

Comme un hommage avant l’heure, les déclarations des dirigeants internationaux montrent à quel point Jean-Paul II a marqué son temps. Alors qu’il devient de plus en plus faible –au point que le Vatican reconnaît que l’issue ne peut être que fatale–, le Saint Père dont la résistance à la maladie n’en finit pourtant pas d’étonner, reçoit des témoignages d’admiration venus de tous les continents.

La Chine avec laquelle le Vatican n’entretient pourtant plus de relations diplomatiques depuis 1951, a fait savoir qu’elle était «préoccupée» et espérait que la santé du Pape serait «rétablie». Cette déclaration du porte-parole du gouvernement de Pékin fait partie des plus inattendues et donc des plus significatives. Tout comme le fait que Cuba ait autorisé l’archevêque de La Havane, le cardinal Jaime Ortega, à venir informer ses compatriotes de l’agonie de Jean-Paul II sur l’antenne de la télévision publique nationale. Une intervention tout à fait exceptionnelle dans un pays où l’athéisme d’Etat mis en place par le régime de Fidel Castro n’a été abandonné qu’en 1992. Le seul précédent remontant d’ailleurs à la visite de Jean-Paul II dans ce pays en 1998. En Russie, Vsevolod Tchapline, le porte-parole du patriarcat orthodoxe qui s’est toujours opposé à une visite de Jean-Paul II dans le pays, a quant à lui déclaré : «Beaucoup de gens en Russie et dans l’Eglise orthodoxe russe compatissent aux souffrances de Jean-Paul II et lui souhaitent de se rétablir». Et les journaux télévisés ont ouvert sur l’agonie du Pape. Ce qui représente un événement en soi puisqu’ils consacrent en règle général cette place exclusivement aux activités du président Poutine.

Un acteur politique et une référence morale

John Howard, le Premier ministre australien, lui-même de religion anglicane, a salué la contribution «de cet homme merveilleux» à «l’Eglise et à la chrétienté» mais aussi à «la cause mondiale de la liberté». Cette référence au rôle du Pape dans l’effondrement du bloc de l’Est revient souvent. La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, a elle aussi estimé que Jean-Paul II avait incontestablement été l’un des personnages clefs de cette période de l’histoire. Elle a déclaré : «Au moment où le communisme était en train de vaciller, enfin, et où il fallait des personnalités fortes capables d’en écarter les derniers blocs et de rendre possible la fin de la tyrannie en Europe, le Pape a été l’un des plus grands acteurs de ce grand événement».

Ces hommages à l’action politique de Jean-Paul II, notamment en faveur de la paix et de la liberté, ne font pas oublier qu’au moment où le Pape arrive au bout de son sacerdoce, c’est sûrement sa force morale qui provoque la plus grande admiration. Scott McClellan, le porte-parole de la Maison Blanche, qui informe régulièrement le président Bush sur l’état de santé du souverain pontife, a d’ailleurs déclaré que «le Pape est une source d’inspiration pour des millions d’Américains et pour les peuples de la planète tout entière par son leadership moral». Gloria Arroyo, la présidente des Philippines, le seul pays asiatique où la majorité de la population est catholique, a exprimé son admiration pour Jean-Paul II : «Son courage serein et indomptable restera pour nous une source durable de force et d’espoir face aux épreuves et aux défis d’un monde troublé».

Toutes ces déclarations, comme les prières des fidèles qui se regroupent depuis hier au travers du monde, font office de dernier message envoyé in extremis à un homme de conviction qui a mené jusqu’au bout de ses forces sa mission à la tête de l’Eglise, pour lui manifester, avant qu’il ne s’en aille, respect et admiration.


par Valérie  Gas

Article publié le 02/04/2005 Dernière mise à jour le 02/04/2005 à 20:43 TU

Audio

Thierry Parisot

Envoyé spécial de RFI à Rome

«Ce Pape a eu le courage de montrer au public sa douleur.»

Anne Toulouse

Correspondante de RFI à Washington

«Dans tout le pays des messes ont été dites.»

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