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Eglise Catholique

Hommage international au pape de la paix

A l’annonce de la mort du Pape le président polonais a déclaré : «<I>Il n’y aurait pas eu de Pologne libre sans un pape polonais</I>».(photo : AFP)
A l’annonce de la mort du Pape le président polonais a déclaré : «Il n’y aurait pas eu de Pologne libre sans un pape polonais».
(photo : AFP)
Dès l’annonce officielle du décès du Pape, les dirigeants internationaux politiques ou religieux, ont commencé à réagir et à envoyer au Vatican des messages de condoléances. Tous rendent hommage à Jean-Paul II, dont le travail incessant en faveur de la paix et de la liberté, a marqué les esprits dans le monde entier.

Alors que sur la Place Saint-Pierre de Rome, des milliers de fidèles ont afflué afin de venir prier pour Jean-Paul II, les plus grands personnages de la planète ont exprimé eux aussi leur tristesse de voir s’en aller un souverain pontife qui a marqué son temps.

En Italie, bien sûr, l’émotion est particulièrement visible. Le président Carlo Azeglio Ciampi s’est exprimé au nom de ses compatriotes en déclarant : «L’Italie est en deuil et pleure le pape» . Le président du conseil italien Silvio Berlusconi a rendu hommage au combat que Jean-Paul II a mené «sans relâche contre toutes les formes de totalitarisme… au nom des valeurs de l’Eglise qui sont les valeurs suprêmes de la dignité humaine».

En Pologne, terre natale de Jean-Paul II, l’annonce de sa mort a provoqué une immense tristesse. Un deuil national a été décrété jusqu’à l’enterrement du Pape. Le président Aleksander Kwasniewski a fait une déclaration particulièrement forte pour saluer l’action de Jean-Paul II en faveur de la libération de la Pologne du joug communiste. Il a affirmé : «La Pologne et les Polonais ont une dette particulière envers lui. Il n’y aurait pas eu de Pologne libre sans un pape polonais». Lech Walesa a quant à lui préféré rester silencieux pour se recueillir.

En Amérique du Sud, le continent où vivent le plus de catholiques, la mort du Pape a déclenché des réactions immédiates. Un jour de deuil national a été décrété au Pérou, trois jours au Costa Rica, cinq au Paraguay. Même à Cuba, trois jours de deuil officiel ont été annoncés, ainsi que la suspension de toutes les activités festives par un décret signé de la main de Fidel Castro. Le chef de l’Etat colombien, Alvaro Uribe, qui a appris le décès de Jean-Paul II en pleine réunion, a immédiatement observé une minute de silence et a annoncé son intention de se rendre aux funérailles du Saint-Père. Il a aussi déclaré : «Après l’avoir connu quelque chose s’est passé en moi, cela m’a ébranlé l’âme». Le président équatorien, Lucio Gutiérrez, a pour sa part tenu à souligner «la bonté» et «la sagesse» du pape dans son message de condoléances. Il aussi rappelé le souvenir de la visite que le Saint Père avait effectuée dans son pays, en 1985, au cours de laquelle il avait manifesté «son amour des pauvres». Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a rappelé sa «fascination» pour le Pape. Au Brésil, le principal pays catholique du monde où vivent 120 millions de fidèles, le président Lula a affirmé que son pays «est affligé par la perte d’un des hommes qui, comme peu d’autres, a influé de manière marquante et positive sur le cours de l’histoire contemporaine». Le président argentin Nestor Kirchner a considéré que Jean-Paul II était «inoubliable».

«Le monde a perdu un champion de la liberté humaine»

Au nord du continent aussi, l’annonce du décès du souverain pontife a provoqué une vive émotion. Le président américain, George W. Bush, habillé de noir et accompagné par son épouse Laura elle aussi en vêtements de deuil, a fait une déclaration dans laquelle il a rendu hommage à la foi et au courage de Jean-Paul II. Il a ainsi déclaré : «Nous remercions Dieu d’avoir envoyé un tel homme, un enfant de Pologne, qui est devenu l’évêque de Rome et restera un héros pour l’humanité… Le monde a perdu un champion de la liberté humaine». Concernant le rôle du souverain pontife dans la chute du communisme dans les pays d’Europe de l’Est, George W. Bush a déclaré : «Cela montre que le courage d’une seule personne peut changer le cours de l’histoire».

Dans les pays européens, les dirigeants ont eux aussi fait part très rapidement de leur tristesse. En France, le président Jacques Chirac a, dès l’annonce du décès de Jean-Paul II, publié une déclaration dans laquelle il estime que «l’humanité perd un pasteur inspiré, défenseur inlassable de la dignité humaine». Le chef de l’Etat a aussi exprimé «l’hommage de la France à celui qui a porté avec ferveur, conviction, courage, de façon incomparable une parole d’espérance pour tous les peuples du monde». En Espagne, le président du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a affirmé que le décès de Jean-Paul II prive l’humanité «d’un référent moral de premier ordre, tant pour les chrétiens que les non chrétiens». Au Portugal, trois jours de deuil ont été décrétés. Le président Jorge Sampaio a rendu hommage à un homme qui a toujours été un adversaire «du capitalisme égoïste…et d’une conception du profit comme la fin ultime de l’activité humaine». En Russie, le président Poutine a parlé «d’une figure exceptionnelle de notre temps».

En Asie, la présidente des Philippines, Gloria Arroyo, a exprimé le deuil de son pays et «son profond chagrin» après la mort de Jean-Paul II, présenté comme «un champion des valeurs chrétiennes». L’Eglise officielle chinoise, qui ne reconnaît pas l’autorité du Pape, a tout de même exprimé «ses profondes condoléances». Le président taiwanais, Chen Sui-bian,  a déclaré : «Nous pleurons la perte d’un des grands dirigeants religieux du monde». Le Premier ministre indien, Manmohan Singh, a évoqué un «pape du cœur». Son homologue japonais, Junichiro Koizumi, a exprimé son «grand respect pour les efforts du pape en faveur de la paix dans le monde». Le président iranien, Mohammad Khatami, a salué la mémoire d’un défenseur «de la vérité, de la justice et de la paix».

«L’ami des juifs»

Sur le continent africain, le chef de l’Etat malien, Amadou Toumani Touré, a exprimé sa «profonde tristesse» à la mort d’un pape qui s’est distingué dans son «combat pour le développement de l’Afrique». De même manière, le chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby, a fait part de sa «profonde consternation», ajoutant : «Nous n’oublierons jamais l’inestimable rôle qu’il a joué dans les processus de paix en Afrique, au Moyen-Orient et dans le reste du monde, ainsi que son extraordinaire lucidité et la rigueur de ses analyses sur les préoccupations des plus démunis». Le président ivoirien, Laurent Gbagbo, a salué la mémoire d’un «apôtre de la paix» et rappelé que les prières du Saint-Père «en faveur du retour à la paix en Côte d’Ivoire ont toujours été d’un réconfort inestimable». Au Nigeria, le président Obasanjo a tenu à remercier le Pape qui avait soutenu son pays «dans la lutte contre la dictature et l’injustice». Le chef de l’Etat du Sénégal, Abdoulaye Wade, a parlé de Jean-Paul II comme «de l’avocat des pauvres, des malades, des enfants et des femmes». En Afrique du Sud, le président Mbeki a estimé que le Pape «continuerait à inspirer les personnes de toutes croyances». Omar Bongo Odimba, le chef de l’Etat gabonais, a rendu hommage à un «pape d’exception». Quant à Paul Kagame, le président du Rwanda, il a assuré que son peuple se joignait «au monde entier pour pleurer la perte d’un grand homme de Dieu». Au Nord du continent, le roi du Maroc Mohammed VI a déclaré que ses rapports avec le Pape «se sont toujours illustrés par une volonté de donner toute leur substance aux valeurs de dialogue, de tolérance et d’entente parfaite entre les religions révélées». Le président algérien Bouteflika a affirmé que «l’Afrique tout entière lui sait gré d’avoir fait siennes les préoccupations de ses peuples meurtris».

Au Moyen-Orient, le président palestinien, Mahmoud Abbas a, quant à lui, a salué «une grande personnalité religieuse qui a consacré sa vie à la défense des valeurs de paix, de liberté, de justice et d’égalité pour toutes les races et religions, ainsi que le droit de notre peuple à l’indépendance». Le président libanais, Emile Lahoud, a qualifié Jean-Paul II de «grand ami» et a décrété trois jours de deuil national. Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a lui aussi réagi à la mort du Pape. Il a déclaré : «Au nom du peuple juif, je tiens à exprimer mes regrets et mes condoléances pour le décès du pape Jean-Paul II et à participer au deuil de millions de chrétiens».

L’action de Jean-Paul II en faveur du dialogue entre les religions aura aussi marqué particulièrement son pontificat. Et au moment où il quitte ce monde, de nombreux représentants des autres religions ont tenu, eux aussi, à saluer sa mémoire. A commencer par le patriarche orthodoxe Alexis II, qui s’était pourtant opposé à une visite du Pape en Russie. Il a déclaré qu’il espérait que «le souvenir du défunt » aiderait à installer de «bonnes relations» entre les deux églises. En France, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur a demandé à toutes les mosquées d’appeler les fidèles à une méditation spéciale en hommage à Jean-Paul II. Mais surtout, les deux grands rabbins d’Israël, Shlomo Amar et Yona Metzger, ont rendu hommage à Jean-Paul II. Yona Metzger a qualifié le Pape défunt «d’ami des juifs» et Shlomo Amar a fait part de son espoir de voir son successeur continuer dans la «voie de la réconciliation» envers le peuple juif.


par Valérie  Gas

Article publié le 03/04/2005 Dernière mise à jour le 03/04/2005 à 21:52 TU

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Georges W. Bush

Président des Etats-Unis

«Le monde a perdu un champion de la liberté humaine.»

Abdoulaye Wade

Président du Sénégal

«J’ai éprouvé une douleur extrêmement profonde car Jean-Paul II était un ami du Sénégal.»

Michel Barnier

Ministre français des Affaires étrangères

«Il a été un des pionniers de la réunification de notre continent.»

Haïm Musikant

Directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF)

«Sous son pontificat le Vatican a établi des relations diplomatiques avec Israël.»

Dalil Boubakeur

Recteur de la grande Mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman

«C’est l’ami des musulmans que nous pleurons aujourd’hui.»

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