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Grande-Bretagne

Les élections législatives sont fixées au 5 mai

Les abstentionnistes sont le grand souci du parti travailliste de Tony Blair.(Photo: AFP)
Les abstentionnistes sont le grand souci du parti travailliste de Tony Blair.
(Photo: AFP)
Après un court entretien avec la reine Elisabeth II, le Premier ministre Tony Blair a annoncé que les prochaines élections législatives se dérouleraient le 5 mai prochain. Le leader travailliste repart en campagne pour un troisième mandat.

De notre correspondante à Londres

Quelque peu perturbé par la mort du pape Jean-Paul II, le calendrier électoral britannique est malgré tout sur les rails. C’est en effet avec 24 heures de retard seulement que Tony Blair a convoqué les élections générales le 5 mai prochain, tandis la campagne électorale proprement dite ne commencera que lundi, une fois passées les funérailles du Saint-Père. La machinerie de campagne des trois grands partis s’est pourtant déjà mise en marche car la bataille s’annonce beaucoup plus serrée qu’il y a quatre ans. Il n’y a pas une minute - ni surtout un électeur - à perdre...

Une avance des Conservateurs dans un sondage

Cette fois, le Premier ministre s’est montré d’une sobriété efficace. Après être allé demander à la reine de dissoudre le Parlement, il a choisi le perron de Downing Street pour confirmer la date du scrutin plutôt qu’un lieu insolite. En 2001, c’était une école londonienne. Le ton du chef du gouvernement a d’ailleurs été à la fois grave et déterminé car même si on prédit une troisième victoire consécutive au parti travailliste, la campagne ne commence pas sous les meilleurs auspices pour le Labour. Plusieurs sondages publiés dans la presse londonienne montrent l'érosion des scores du Labour face aux Conservateurs et aux Libéraux-Démocrates, troisième force politique du pays. En plus pour la première fois, une enquête MORI réalisée pour le Financial Times donne aux «tories» une avance de 5 points, avec 39% des intentions de vote contre 34% au Labour et 21% aux libéraux-démocrates. Une répartition qui n'empêcherait pourtant pas le chef du Labour de garder la majorité des sièges au parlement. La carte électorale britannique, qui place un grand nombre de circonscriptions dans des bastions urbains tenus par les travaillistes, lui assure une longueur d'avance sur l'opposition.

L'image de Blair — qui espère entrer dans l'histoire dans un mois comme le premier chef du gouvernement travailliste à décrocher un troisième mandat successif — n'a tout de même plus le lustre des débuts. La popularité du Premier ministre a notamment souffert de son alliance avec le président américain George W. Bush. Les électeurs ont eu l’impression que la politique étrangère de Londres se décidait en fait à Washington. En plus, les sondages montrent que les partisans du Premier ministre actuel sont moins sûrs d'aller voter cette fois que par le passé.

La bataille s'annonce farouche

L’abstention va d’ailleurs être un élément-clé de ces élections législatives. Les travaillistes la redoutent puisqu’elle ne peut que jouer en faveur de l’opposition conservatrice. Pour minimiser ce risque de l’abstention, les travaillistes ont bien l’intention d’occuper le terrain à plein temps dans les semaines à venir. Ceci dit, le retard du Parti Conservateur, qui n’a pas su tirer profit des fragilités des travaillistes, s’annonce difficile à combler tandis que le gouvernement peut, pour sa part, s’appuyer sur une économie forte et revendiquer l’amélioration des services publics.

La bataille s’annonce donc farouche entre les partis politiques britanniques. Et le décès du pape a représenté un coup dur pour Tony Blair qui aurait préféré lancer plus tôt une campagne qui n’a pas vraiment décollé jusqu’ici. D’ailleurs le Premier ministre n’est pas le seul à pâtir de cette disparition. Tony Blair a certainement eu une pensée pour le prince de Galles qui a dû, lui, repousser son mariage avec Camilla Parker-Bowles prévu initialement le jour où vont se dérouler les funérailles de Jean-Paul II. Un dernier avatar qui vient, hélas, s’ajouter à une longue liste de déconvenues depuis l’annonce de ces noces et qui fait dire à certains commentateurs que la défunte Diana n’est peut-être pas étrangère à tout ça: «S’il pleut le jour du mariage, nous saurons qu’elle tire définitivement les ficelles!»


par Muriel  Delcroix

Article publié le 06/04/2005 Dernière mise à jour le 06/04/2005 à 16:09 TU