Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Eglise catholique

Benoît XVI : une élection au pas de charge

Le pape Benoît XVI lors de sa première apparition publique.(Photo : AFP)
Le pape Benoît XVI lors de sa première apparition publique.
(Photo : AFP)
L’attente a été de courte durée puisque c’est mardi en fin d’après-midi que le nouveau pape a pris la succession de Jean-Paul II. La fumée blanche est sortie de la cheminée de la chapelle Sixtine à 17 heure 50 heure locale. Après un quart d’heure de suspens, les cloches de la basilique Saint Pierre ont sonné confirmant l’élection du nouveau souverain pontife. Le 265 e pape est le cardinal Ratzinger. Il a pris le nom de Benoît XVI.

Moins de 48 heures ont suffi aux 115 cardinaux réunis en conclave à la chapelle Sixtine pour choisir le successeur de Jean-Paul II. Contre toute attente, c’est mardi soir, un peu avant 18 heures heure locale, que de la fumée blanche est sortie de la cheminée de la chapelle Sixtine. Et c’est un quart d’heure plus tard que les cloches ont sonné pour confirmer l’élection du nouveau pape. Jean-Paul II avait introduit ce nouveau rituel car la couleur de la fumée, parfois incertaine, a, par le passé, donné des doutes sur la signification positive ou négative du signal. Comme en écho et pour annoncer la nouvelle aux Parisiens, les cloches de Notre-Dame de Paris se sont, elles aussi, mises à sonner. Pendant ce temps, à Rome, les pèlerins affluaient place Saint-Pierre pour assister à l’événement : l’annonce au monde du choix fait par le conclave et la première bénédiction du nouveau souverain pontife.

C’est un homme souriant et serein, paré de sa toute nouvelle tenue vestimentaire papale, qui s’est avancé sur le balcon où  Jean-Paul II, pendant 27 ans, avait imprimé sa marque aux les rituels de la religion catholique. Sous les ovations du public, Benoît XVI a donc prononcé ses premiers mots. Il s’est décrit comme un « humble et modeste travailleur dans les vignes du Seigneur». Puis il a prononcé sa première bénédiction «urbi et orbi».

La défense des valeurs traditionnelles

La nomination du cardinal Joseph Ratzinger décevra les réformistes car il fût pendant 24 ans, aux côtés de Jean-Paul II, le gardien de l’orthodoxie. Dernier prélat à prendre la parole pendant la messe précédant l’ouverture du conclave, il avait prononcé un vigoureux plaidoyer en faveur d’un pape défenseur des valeurs traditionnelles.

Le cardinal Ratzinger est le seizième pape à prendre le nom de Benoît. Benoît XV fut pape de 1914 à 1922. Il était italien. Durant le conclave qui suivit la mort de Pie X, deux camps s’affrontèrent et le cardinal Giacomo della Chiesa l’emporta parce qu’il était un modéré. Il s’était également élevé contre la guerre qui couvait et la montée des nationalismes.

L’élection du cardinal Ratzinger donne une fois encore à un européen la première place dans la hiérarchie de l’église catholique. L’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie avaient pourtant nourri l’espoir de voir un prélat de leur continent accéder à la fonction suprême,  un espoir dans l’air du temps avec une attention plus grande des pays riches aux plus pauvres. Certains imaginaient même l’audacieuse élection d’un pape noir.

Le cardinal Ratzinger était donné favori. Il a été élu au quatrième tour de scrutin. Ses partisans l’avait surnommé « le grand inquisiteur » et avaient salué son action pour « réduire au silence les théologiens dissidents et écraser les hérésies ».   

par Colette  Thomas

Article publié le 19/04/2005 Dernière mise à jour le 19/04/2005 à 20:11 TU