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Grande-Bretagne

Victoire historique, mais étriquée pour Blair

Gordon Brown (d) est considéré comme le véritable artisan de la victoire de Tony Blair (g).(Photo: AFP)
Gordon Brown (d) est considéré comme le véritable artisan de la victoire de Tony Blair (g).
(Photo: AFP)
Pour la première fois, un Premier ministre travailliste remporte un troisième mandat. Mais contrairement à 1997 et 2001, sa majorité est réduite.

Comme l’avaient laissé prévoir les sondages, le Parti travailliste conserve la majorité à la Chambre des communes, permettant à Tony Blair d’entrer dans l’histoire comme le premier chef de gouvernement travailliste à obtenir un troisième bail au 10, Downing Street, siège du Premier ministre de Sa Majesté. Mais contrairement aux succès éclatants de 1997 et 2001, la faible avance des travaillistes (66 sièges seulement) sur les autres partis représentés à la Chambre basse risque de s’avérer problématique pour Tony Blair, qui devra compter avec la fronde persistante de plusieurs dizaines de parlementaires de base travaillistes.

Les conservateurs préservent leur score précédent, mais leur échec à reconquérir le pouvoir est patent. Quand aux Libéraux-Démocrates du populaire Charles Kennedy, ils n’enregistrent qu’une légère progression, bien inférieure à ce que leur laissaient espérer les sondages. Dans le système électoral brutal de la Grande-Bregtagne, un scrutin de circonscription uninominal à un seul tour (« first past the post »), les « Lib-Dem » ont été victimes du vote utile dans les circonscriptions les plus disputées où les électeurs travaillistes, dans l’ensemble, ont fait taire leurs états d’âmes afin d’éviter que l’éparpillement de leurs voix ne profitent aux conservateurs.

L’horizon du référendum

Même affaibli, Tony Blair n’en conserve pas moins la direction du gouvernement, au moins jusqu’au référendum sur la constitution européenne qu’il a promis pour 2006, du moins si entre-temps, les Français ne rendent pas inutile un tel référendum en rejetant chez eux le traité constitutionnel.

Son éternel allié et rival Gordon Brown, ministre des Finances et considéré comme l’artisan de la bonne santé économique du Royaume-Uni, qui ambitionne de longue date de succéder à Blair au 10 Downing Street, n’a en effet pas intérêt à presser les choses avant un référendum qui s’annonce pour le moins délicat.


par Olivier  Da Lage

Article publié le 06/05/2005 Dernière mise à jour le 06/05/2005 à 13:09 TU

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Béatrice Leveillé

Journaliste à RFI

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