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Les patrons se cherchent un patron

Les prétendants à la succession d'Ernest-Antoine Seillière (1er rang C) à la présidence du Medef. (GàD, haut en bas) La PDG de l'Ifop Laurence Parisot, Hugues-Arnaud Mayer, président du Medef Puy-de-Dôme, l'ancien ministre de l'Economie Francis Mer, le PDG de Poweo Charles Beigbeder et le président du groupe des Fédérations industrielles Yvon Jacob.(Photo : AFP)
Les prétendants à la succession d'Ernest-Antoine Seillière (1er rang C) à la présidence du Medef. (GàD, haut en bas) La PDG de l'Ifop Laurence Parisot, Hugues-Arnaud Mayer, président du Medef Puy-de-Dôme, l'ancien ministre de l'Economie Francis Mer, le PDG de Poweo Charles Beigbeder et le président du groupe des Fédérations industrielles Yvon Jacob.
(Photo : AFP)
5 candidats pour un fauteuil : le Medef connaît un succès inédit. 5 prétendants débutent aujourd'hui leur campagne pour la direction du patronat français, alors qu'habituellement les entrepreneurs choisissent leur dirigeant par consensus.

Ernest-Antoine Seillière voulait «donner envie», le résultat dépasse ses espérances puisque ce sont cinq candidats qui se bousculent pour lui succéder. Six même, si l'on considère que l'un d'entre eux est un duo, composé de l'ancien ministre Francis Mer et de Guillaume Sarkozy, le frère du dirigeant du parti politique UMP. Guillaume Sarkozy serait, en cas d’élection, vice-président délégué. Un duo vedette, des sondages internes et des médias, au point que certains des autres candidats ont postulé par réaction à ce tandem, pour illustrer une nouvelle générations de patrons.

Par ordre alphabétique : Charles Beigbeder, le patron de Powéo, un fournisseur d'électricité ; Yvon Jacob, président du conseil de surveillance de Legris-Industrie, (mécanique) ; Hugues-Arnaud Mayer, président d’Abeil (literie), et une femme, une seule, Laurence Parisot, patronne de l’institut de sondage Ifop et d’Optimum (menuiserie).

Tous ont en commun une même vision d'un patronat français : leur programme comporte systématiquement une demande d'allègement des charges des entreprises, pour une meilleure compétitivité. Tous parlent également d’un allègement de la fiscalité, Laurence Parisot y ajoute une demande de suppression de l’ISF, l’impôt sur la fortune, qui «fait fuir plus de capitaux qu’il n’apporte de recettes». Du coté des priorités sociales, chacun se fait l’apôtre de la négociation, du dialogue social. Charles Beigbeder insiste sur la réforme du Code du Travail pour «l’adapter aux réalités de notre économie», Hugues-Arnaud Mayer évoque une «refondation sociale».

Une élection ouverte

Un programme presque partagé, donc, et c'est sans doute dans la personnalité que se joue la nuance. Pour ce qui est du fonctionnement  à venir de l’organisation, ce qui frappe, c'est que tous parlent d'une direction plus «participative» de l'organisation. À croire qu'Ernest-Antoine Seillière, en fédérant les énergies pendant toutes ces années, a dirigé d'une main un peu trop ferme le Medef.

En tous cas, jamais élection patronale n'a paru si ouverte. Les candidats vont débuter les auditions qui constituent un véritable parcours du combattant : dès vendredi au groupe des fédérations industrielles, puis le 19 mai la métallurgie et le BTP, avant les auditions le 23 mai au groupe des services. Parallèlement, audition au Conseil exécutif du Medef le 16 mai, un véritable grand oral d’une demi-heure par candidat.

Le 30 mai, le conseil exécutif rendra son avis, sans certitude qu’il choisira, à ce moment là, son candidat. Il peut fort bien s’en remettre aux urnes de l’Assemblée générale qui aura lieu le 5 juillet. Entre-temps, Ernest-Antoine Seillière aura rendu son tablier : il sera, dès le 1er juillet, le patron d’Unice, le patronat européen.


par Annie  Fave

Article publié le 10/05/2005 Dernière mise à jour le 10/05/2005 à 11:30 TU