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Côte d'Ivoire

La nouvelle alliance contre Gbagbo

Les héritiers d'Houphouët Boigny placent leur nouvelle alliance sous son patronnage posthume.(Photo: AFP)
Les héritiers d'Houphouët Boigny placent leur nouvelle alliance sous son patronnage posthume.
(Photo: AFP)
L’opposition ivoirienne s’est donnée rendez-vous à Paris, le 18 mai, pour conclure un accord électoral en vue des élections présidentielle et législatives qui devraient débuter en octobre prochain. Les différentes mouvances ont enterré leurs récriminations pour n’évoquer que ce qui les rassemble, en l’occurrence l’héritage du « vieux », le premier président et père fondateur de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët Boigny.

« Les enfants d’Houphouët » se sont retrouvés dans les salons d’un quartier chic de Paris pour se rappeler au bon souvenir de leur gloire passée. Le bon vieux temps était évoqué pour y puiser les bonnes raisons de faire alliance. Les lieux ont, sans doute, replongé les convives dans un passé récent où l’opulence et l’insouciance étaient intimement liées, selon eux, à l’ère Houphouët. Dans les couloirs des salons Hoche qui donnent sur les Champs Elysées, les évocations des uns et des autres avaient des relents nostalgiques et tout le monde s’est pris à rêver d’une reconquête du pouvoir.  

Photo géante et diffusion de certains passages des discours du défunt président Houphouët ont d’emblée donné le ton de la journée. Les valeurs portées individuellement par les différentes composantes de cette opposition n’ont engendré que bagarres entre « dignes héritiers » et « enfants légitimes » du « vieux ». Alors, la seule voie de salut est restée l’évocation de l’œuvre du président disparu dont l’esprit était constamment sollicité pour bénir la nouvelle union.

Accord électoral sans programme politique

Alassane Ouattara du Rassemblement des républicains (RDR), Henri Konan Bédié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Albert Toikeusse de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI, fondée par le général Robert Guéi, tué en septembre 2002 lors d’un coup d’Etat manqué) et Anaky Kobéna du Mouvement des forces de l’avenir (MFA) se sont prononcés en faveur d’un « Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix », la nouvelle alliance pour faire tomber l’actuel président Laurent Gbagbo. Pour autant, les Houphouétistes n’envisagent pas une candidature unique à l’élection présidentielle prévue en octobre 2005, mais de soutenir l’un des leurs qui serait arrivé en tête du premier tour du scrutin. Le même accord prévoit une éventualité de « candidatures communes ou concertées » pour les législatives.

Reconquérir le pouvoir pour gouverner ensemble en se rappelant au seul bon souvenir du « vieux » suffit à faire taire les querelles, pensent les signataires de la plate-forme, qui ne se sont pas risqués à l’union autour d’un programme politique. Les questions qui fâchent ont été occultées, ce qui fait dire au Front populaire ivoirien au pouvoir (FPI) que cette alliance des opposants était « un accord de dupe ». Côté rébellion des Forces nouvelles, on se félicite de cet accord en caressant le vœu d’une réconciliation plus large, à l’échelle du pays.  


par Didier  Samson

Article publié le 19/05/2005 Dernière mise à jour le 19/05/2005 à 17:07 TU

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Henri Konan Bédié

Ancien président ivoirien

«Ceux qui nous connaissent savent que nous n’entreprenons rien dans la duperie… ils savent que nous avons le respect de la parole donnée et de notre signature.»

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