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Côte d’Ivoire

Accord de désarmement

Le chef d’état major des Forces armées nationales, le colonel Philippe Mangou (D) et le colonel Soumaïla Bakayoko (G) des Forces nouvelles et le président de la Commission nationale de désarmement Alain Donwahi (C) lors de la signature du processus de désarmement.(Photo : AFP)
Le chef d’état major des Forces armées nationales, le colonel Philippe Mangou (D) et le colonel Soumaïla Bakayoko (G) des Forces nouvelles et le président de la Commission nationale de désarmement Alain Donwahi (C) lors de la signature du processus de désarmement.
(Photo : AFP)
L’armée et la rébellion ivoirienne ont signé, samedi 14 mai, à Yamoussoukro un accord fixant les modalités pratiques du désarmement des belligérants en Côte d’Ivoire. Les premiers combattants seront désarmés à partir du 27 juin. Objectif : démobilisation de 42 500 combattants de la rébellion et de 5 500 loyalistes. Mais les observateurs restent toutefois prudents, les précédentes tentatives de désarmement ayant déjà échouées plusieurs fois par le passé.

Après plus de dix jours d’intenses négociations et après plusieurs vaines tentatives lancées ces derniers mois, les Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) et les Forces nouvelles (FN, rébellion) ont signé samedi un accord à Yamoussoukro qui fixe les modalités pratiques du processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). Ce désarmement qui commencera le 27 juin et s’achèvera le 10 août, devrait aboutir à la démobilisation de 48 000 combattants : 42 500 rebelles et 5 500 loyalistes.

A en croire les différents protagonistes de la réunion de samedi, l’accord signé peut être considéré comme un pas important vers la réconciliation nationale dans le pays. Ce processus dit de «DDR» est prévu par les accords de paix de Marcoussis (France) signés en janvier 2003 pour mettre fin à la crise qui touche la Côte d'Ivoire depuis le coup d’Etat raté en septembre 2002 contre le régime du président Laurent Gbagbo. Les négociations auront pourtant été difficiles. Le week-end dernier, la réunion avait été ajournée, en raison de désaccords sur la date de démarrage du désarmement et son calendrier.

«Des travaux difficiles mais fraternels»

Au cours de la brève cérémonie officielle, la délégation des Forces armées nationales (FANCI) conduite par le chef d’état major, le colonel Philippe Mangou, la délégation des ex-rebelles (Forces nouvelles) dirigée par le colonel Soumaïla Bakayoko, ainsi que le président de la Commission nationale de désarmement (CNDDR) Alain Donwahi, ont signé trois documents. Le premier fixe les modalités pratiques et techniques du Programme national de désarmement. Le deuxième détaille la chronologie du processus. Après la phase de sensibilisation des combattants et la réhabilitation des sites de cantonnement qui ont débuté dès ce samedi, les opérations de regroupement et de d’identification des combattants se dérouleront du 5 au 27 juin. Viendront ensuite les opérations de démobilisation et de réinsertion qui devraient prendre un peu plus de temps, du 27 juin jusqu’au 10 août. Le troisième document est un programme d’actions relatif à la refondation et la restauration de la nouvelle armée.

Le représentant spécial-adjoint du secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire, Alan Doss, s'est «réjoui de la signature d’un accord», qui n’est cependant qu’un «début et qu’il faut mettre en application». Pour le président de la Commission nationale de désarmement (CNDDR) Alain Donwahi :  «Les travaux ont été difficiles mais fraternels. La pression était forte, mais le résultat est probant». Pour sa part, l'ex-rébellion ivoirienne reste prudente sur cet accord : «C'est une bonne chose pour la Côte d'Ivoire, mais nous ferons un point à chaque étape», estime Fatou Traoré, un membre de la délégation des Forces Nouvelles qui a participé aux négociations.

Dans leur ensemble, les observateurs restent toutefois prudents, les précédentes tentatives de désarmement ayant déjà échouées plusieurs fois par le passé. L’accord de Yamoussoukro n’est, en effet, pas le premier du genre. En 2003, les accords de paix de Marcoussis prévoyaient déjà une démobilisation, tout comme ceux d’Accra signés en juillet 2004. A chaque fois, les bonnes résolutions sont restées lettre-morte. Yamoussoukro reste également un accord très technique qui, aussi crucial soit-il, ne règle pas le volet politique de la crise ivoirienne. Pour cela, d'autres échéances attendent les parties en conflit. A commencer par l'élection présidentielle prévue en octobre prochain.


par Myriam  Berber (avec AFP)

Article publié le 15/05/2005 Dernière mise à jour le 15/05/2005 à 16:38 TU