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Textile

Pékin résiste aux pressions américano-européennes

La crise du textile est le premier grand affrontement entre la Chine et ses partenaires commerciaux depuis son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce le 11 décembre 2001.(Photo: AFP)
La crise du textile est le premier grand affrontement entre la Chine et ses partenaires commerciaux depuis son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce le 11 décembre 2001.
(Photo: AFP)
La Chine affirme qu'il n'est pas question de limiter le volume des exportations de textile, comme les Etats-Unis et l'Europe le demandent. Les autorités américaines viennent d’ailleurs de décider, pour protéger leur industrie, d’imposer de nouvelles restrictions. Washington va étendre les quotas d’importation à quatre nouvelles catégories de produits textiles.

Les positions se radicalisent. Pékin refuse de limiter elle-même ses exportations de produits textiles. «L’intégration du commerce textile est un droit important dont jouit la Chine depuis son adhésion à l’OMC. La Chine n’imposera pas elle-même des limites à ses exportations de produits textiles», a ainsi déclaré Bo Xilai, le ministre chinois du Commerce dans un communiqué publié sur son site web, à l’adresse du président de la chambre de commerce américaine. Cette déclaration constitue un durcissement de la position de Pékin alors que le Premier ministre chinois Wen Jiabao, avait déclaré, le 11 mai dernier, que la Chine «continuerait à faire des efforts» dans ce dossier.

Une annonce faite peu avant la décision des Etats-Unis de renforcer leurs mesures de sauvegarde pour contrôler le flot des exportations chinoises sur le territoire américain, observé depuis le 1er janvier dernier, date à laquelle ont pris fin les quotas assignés sur l’ensemble des ventes de textiles chinois. Washington impose des quotas à quatre nouvelles catégories de produits : les pantalons d’hommes et de garçons, les chemises en coton et fibre synthétique et le fil de coton peigné, tout comme depuis la semaine dernière les chemises et pantalons en pur coton et les sous-vêtements. 

Le yuan, l’autre point de discorde

Les mêmes décisions pourraient également être prises par Bruxelles si la Chine ne se décide pas, d’elle-même, à limiter ses exportations. Le président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso se dit prêt à «aller plus loin», suite aux premières mesures d’urgence sur les tee-shirts chinois et les fils de lin déjà proposées par Bruxelles. «L’Union travaille avec fermeté. Dès les prochaines semaines, il y aura de nouvelles décisions s’il n’y a pas d’attitude constructive de la part des Chinois», a annoncé le président Barroso.

Mais ces mesures sur deux produits peu fabriqués en Europe a suscité les critiques des industriels européens, et notamment français. L’Union des industries de textile (UIT) française ne se satisfait pas, de l’annonce par le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson de limiter à 7,5% la croissance des importations chinoises pour les tee-shirt et le fil de lin. De son côté, le président du syndicat professionnel, Guillaume Sarkozy, réclame la mise en place immédiate de clauses de sauvegarde sur la totalité des catégories de textiles. Depuis le mois de janvier et la suppression des barrières douanières, les industriels européens sont en alerte. Les chiffres publiés sont, en effet, alarmants  avec une hausse de plus de 530% des importations de pull-over, de 413% pour les pantalons, 163% pour les tee-shirts.

Estimant que ses partenaires ont eu dix ans pour se préparer à la nouvelle donne du textile, décidée en 1994 et donc anticiper la fin des quotas, la Chine juge «pas raisonnables et injustes» ces mesures protectionnistes prises par les Etats-Unis et envisagées par l’Europe. Le gouvernement chinois a annoncé qu’il se réservait «le droit d’engager une action devant l’Organisation mondiale du commerce», en réponse aux nouvelles restrictions annoncées par les Américains. D’autant plus que ce n'est pas le seul point de discorde entre Washington et Pékin. Les Etats-Unis ont également lancé un avertissement envers la Chine lui demandant de rendre sa monnaie plus flexible. Washington accuse en effet Pékin de maintenir sa monnaie, le Yuan, à un taux très bas par rapport au dollar, ce qui entraîne une forte distorsion dans les échanges commerciaux, en donnant à la Chine un avantage à l’export.


par Myriam  Berber

Article publié le 19/05/2005 Dernière mise à jour le 19/05/2005 à 18:34 TU

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Thierry Noblot

Directeur général de l'Union des industries textiles

«On a jamais vu une entreprise, ailleurs qu'en Chine, proposer en l'espace de quelques semaines le même produit en baissant ses prix de 50%»

Patrick Itschert

Secrétaire général de la Fédération européenne des syndicats de l'habillement, du textile et du cuir

«L’explosion des exportations chinoises (plus 500%) dans certaines catégories ou la chute vertigineuse des prix (moins 50%), ne peuvent être que le résultat des conditions anormales et déloyales tant sur le plan commercial que social et environnemental.»

Arbi Ben Youssef

Directeur général du textile et de l'habillement au ministère tunisien de l'Industrie

«Sur le plan stratégique le secteur du textile est très important sur le plan économique et même social.»

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