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France-Chili

Vers un procès français contre Pinochet

Un procès contre l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet se déroulerait en France, en l'absence de l'accusé.(Photo : AFP)
Un procès contre l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet se déroulerait en France, en l'absence de l'accusé.
(Photo : AFP)
Un procès Pinochet devrait avoir lieu en France, en l’absence de l’ex-dictateur chilien. Les derniers actes de procédure viennent d’être réalisés.

C’est presque le dernier acte dans la procédure engagée en France contre le général Pinochet. La juge d'instruction Sophie Clément a réactualisé, ce mercredi, des mandats d'arrêt internationaux émis en 2001 contre l’ex-dictateur chilien, ainsi que 18 militaires, dont 4 généraux (au total, 18 Chiliens et un Argentin). Ces mandats d'arrêt ont valeur de mise en examen.

Tous sont poursuivis pour « arrestation et séquestration accompagnée ou suivie d'actes de tortures ». Le dossier repose sur les plaintes de familles de quatre Français, qui ont disparu sous la dictature chilienne, de 1973 à 1977. Ce nouvel acte de procédure est le dernier avant le renvoi des accusés devant la Cour d'assises. Un procès qui se déroulerait en France, par contumace, en l'absence des accusés.

Les victimes sont au nombre de quatre dans cette affaire et leur histoire est exemplaire de celle des 3 000 disparus du régime Pinochet. Georges Klein, médecin, était conseiller politique du président Salvador Allende. Il est arrêté le jour du coup d'Etat, le 11 septembre 1973, dans le palais présidentiel de la Moneda.

Le plan Condor : éliminer les opposants

Huit jours plus tard, Etienne Pesle, un ancien prêtre reconverti dans la réforme agraire, est arrêté dans le sud du pays. Des soldats de l'armée de l'air l'emmènent dans une caserne, où il disparaît.

Un an plus tard, Alphonse Chanfreau, militant du MIR, le Mouvement de la gauche révolutionnaire, est enlevé à Santiago par la Dina, la police secrète de Pinochet. Il est torturé pendant 14 jours, puis conduit à la colonia dignidad. Il disparaît dans cet immense domaine privé fondé par un ancien nazi, Paul Schaefer.

Enfin, le cas de Jean-Yves Claudet Fernandez, ingénieur, est un symbole de la sophistication de l'appareil de répression des dictatures sud-américaines. Lui aussi militant du MIR, il est arrêté à Buenos Aires, en Argentine, le 1er novembre 1975 dans le cadre du plan Condor. Cette gigantesque opération de lutte contre les opposants politiques menée par six dictatures dans les années 70 devrait aussi être au centre des débats du procès à venir.


par David  Servenay

Article publié le 26/05/2005 Dernière mise à jour le 26/05/2005 à 12:00 TU