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Constitution européenne

Fabius veut préparer l’alternance

Le vainqueur du «non», le socialiste Laurent Fabius.(Photo: AFP)
Le vainqueur du «non», le socialiste Laurent Fabius.
(Photo: AFP)
Au lendemain du rejet de la Constitution européenne par les Français, Laurent Fabius, le chef de file du «non» au référendum, s’est exprimé à la télévision. Pour le numéro 2 du Parti socialiste, ce vote montre une volonté de changement, aussi bien en Europe qu’en France.

Après le large succès du «non» au référendum, succès  qui a secoué les partis politiques appelant à voter «oui»,  Laurent Fabius, le chef de file du «non», a pris le temps de la réflexion avant de s’exprimer publiquement. Lundi soir, une journée après le scrutin, Laurent Fabius était à la télévision pour commenter les résultats. Il a commencé par parler des conséquences pour l'Europe du rejet de la Constitution européenne par les Français. «Il y a une volonté puissante de changement», a déclaré Laurent Fabius, «il y a un refus de la façon dont fonctionne l’Europe». L’ancien Premier ministre socialiste a encore expliqué : «Il y a 22 millions de chômeurs en Europe, les Français refusent une Europe qui ne met pas l’humain au centre». Puis il a exprimé «l’espoir d’aller vers une Europe puissante et solidaire».

Concernant le traité lui-même, le numéro deux du PS, qui est allé à contre-courant de son parti en faisant campagne pour le «non», a indiqué qu’il souhaite une renégociation de la Constitution européenne. «Il faut une Constitution plus sociale, plus humaine», a insisté Laurent Fabius, expliquant qu’il faut voir «les points importants sur lesquels il peut y avoir renégociation». «Chirac doit être l’interprète de la volonté populaire…c’est la crise européenne qui a amené le non».

Plus d’Europe, plus de chômage ?

Dans son intervention télévisée, Laurent Fabius, d’une certaine manière, a cherché à déculpabiliser les Français. Car les sondages de dimanche l’ont montré : le «non» a eu cette force parce que les électeurs le redoutent : plus d’Europe pourrait aggraver le chômage qui, en France, stagne depuis plusieurs années aux alentours de 10% de la population active. Les sondages ont également montré que les jeunes, en général plus audacieux que leurs aînés, ont eux aussi, massivement voté contre l’adoption du nouveau traité. Ce sont eux qui ont le plus de mal à trouver du travail.

Sur le plan de la politique intérieure, Laurent Fabius est incontestablement le vainqueur du scrutin. Dans cette interview télévisée, il a également parlé de l’avenir. Alors que le président de la République a subi une défaite dimanche et qu’il s’apprête à changer de Premier ministre, Laurent Fabius a expliqué que pour lui, le vrai changement c’est l’alternance et qu’il n’attend pas grand chose d’un nouveau gouvernement. Le résultat du référendum, «c’est l’affaiblissement de Jacques Chirac, il ne faut pas que ça devienne l’affaiblissement de la France».

Laurent Fabius est disponible pour «préparer l’alternance avec toutes celles et tous ceux qui le veulent». Pour lui, la tâche du Parti socialiste, c’est maintenant d’écouter les électeurs qui se sont prononcés de manière massive contre le nouveau traité européen. « Heureusement qu’il y a un certain nombre de personnes qui ont pris la position des électeurs (les leaders politiques qui ont appelé à voter «non»), qu’ils (les électeurs) n’aient pas eu à prendre des positions extrémistes». Il ne faut pas se couper du peuple a encore déclaré Laurent Fabius.


par Colette  Thomas

Article publié le 30/05/2005 Dernière mise à jour le 30/05/2005 à 18:48 TU