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Bolivie

Carlos Mesa cherche à reprendre l’initiative

Carlos Mesa peine à surmonter la crise sociale et économique et la paralysie politique que connaît actuellement la Bolivie.(Photo: AFP)
Carlos Mesa peine à surmonter la crise sociale et économique et la paralysie politique que connaît actuellement la Bolivie.
(Photo: AFP)
Le président bolivien Carlos Mesa a adopté un décret convoquant les Boliviens aux urnes pour le 16 octobre prochain. Les électeurs devant alors, selon ce décret, procéder à l'élection d'une assemblée constituante et participer à un référendum sur les autonomies. Mais de l'avis de nombreux observateurs et acteurs de la crise actuelle, cette initiative est inconstitutionnelle.

Si Carlos Mesa pensait ainsi surmonter la crise sociale et économique et la paralysie politique que connaît actuellement la Bolivie, il semble bien qu'il ait, une fois de plus, échoué.

Toute cette semaine, et face au mécontentement de paysans, ouvriers et mineurs qui depuis quinze jours manifestent dans les rues de La Paz et coupent les principales routes du pays, le Parlement n'a fait que tergiverser pour éviter de définir des priorités : profondément divisés, selon une base politique autant que géographique, voire de classe, entre les tenants de pouvoirs régionaux plus larges pour les régions de l'est, déjà les plus prospères, et les partisans d'une nouvelle constitution attentive aux plus défavorisés, les députés n'arrivent pas à dégager de consensus dans leurs rangs.

Une décision inconstitutionnelle ?

C'est à ce blocage qu'a voulu mettre fin le chef de l'État en appelant directement les Boliviens à se prononcer, le même jour d'octobre prochain, sur ces deux grandes revendications contradictoires : l'élection d'une assemblée constituante et l'autonomie régionale. Néanmoins, non seulement les parlementaires jaloux de leurs pouvoirs, mais aussi des juristes impartiaux reprochent à cette mesure d'être tout simplement inconstitutionnelle, tant en tout cas que le Congrès ne l'aura pas validée.

Malgré les efforts de l'église appelée à la rescousse par Carlos Mesa, l'impasse semble si totale que le président n'hésite plus lui-même à qualifier la situation de crise d'État.


par Michèle  Gayral

Article publié le 03/06/2005 Dernière mise à jour le 03/06/2005 à 17:45 TU