Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Iran

Un modéré et un conservateur au second tour

Bureau de vote à Qom, le 17 juin 2005.(Photo: AFP)
Bureau de vote à Qom, le 17 juin 2005.
(Photo: AFP)
Plus de 46 millions d'Iraniens de plus de 15 ans étaient appelés à choisir un successeur à Mohammad Khatami parmi sept candidats ayant des visions radicalement différentes de la société et des relations avec le monde, principalement les Etats-Unis.

De notre correspondant à Téhéran

Le premier tour de la présidentielle iranienne a été une suite de surprises. Tout d'abord, les électeurs se sont déplacés en masse. Plus de 62% des électeurs ont pris part au vote alors que les sondages prévoyaient seulement 50% de participation. Le désenchantement prêté à la population iranienne faisait envisager une abstention peut-être record. Les Iraniens ont déjoué tous les pronostics.

Deuxième surprise, pour la première fois sous la République islamique, il y aura un second tour. C'est le maire de Téhéran, l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadi Nejad qui affrontera l'ancien président Akbar Hachemi Rafsandjani, qui se présente comme un modéré pragmatique.

Autre surprise le réformateur Mostapha Moïn, soutenu par le Front de la participation, principal parti réformateur et par les forces de l'opposition libérale, a été battu dès le premier tour. Pourtant de nombreux électeurs modérés s'étaient mobilisés pendant les derniers jours de la campagne. En revanche, le religieux modéré Mehdi Karoubi a mobilisé les électeurs en affirmant qu'il allait offrir 55 dollars par mois à tout Iranien de plus de 18 ans en cas d'élection. Ce qui a été critiqué par bon nombre de personnes, mais l'idée a visiblement séduit de nombreux électeurs des couches populaires.

Un second tour inédit 

Désormais le second tour représente un enjeu considérable pour l'avenir de l'Iran. Akbar Hachemi Rafsandjani a été président de 1989 à 1997. Il s'est employé à occuper le centre politique. Il s'est présenté comme le rempart contre les extrémistes et le meilleur garant de l'amélioration économique et de la détente diplomatique, avec les Américains notamment. Il a demandé aux Américains de débloquer les avoirs iraniens en signe de bonne volonté. Mahmoud Ahmadinejad passe au contraire pour avoir les faveurs des plus durs. Le maire de Téhéran, le plus à droite du spectre politique, aurait bénéficié d'une mobilisation savamment orchestrée au dernier moment dans les organisations islamistes.

Partisans de Rafsandjani et réformateurs d'un côté, de l'autre les réseaux ultraconservateurs des moquées mais aussi les militants islamistes vont mobiliser les électeurs ultras pour voter en faveur de Mahmoud Ahmadi Nejad.

Désormais la mobilisation des électeurs réformateurs est le principal enjeu du second tour. Pour l'emporter, l'ancien président Rafsandjani doit mobiliser l'électorat sur son nom. Une condition nécessaire pour l'emporter.


par Siavosh  Ghazi

Article publié le 18/06/2005 Dernière mise à jour le 18/06/2005 à 20:20 TU