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Irak

Rencontres Etats-Unis - rebelles

Donald Rumsfeld reconnaît qu'il y a eu des contacts entre une délégation américaine et des rebelles irakiens.(Photo: AFP)
Donald Rumsfeld reconnaît qu'il y a eu des contacts entre une délégation américaine et des rebelles irakiens.
(Photo: AFP)
Après les informations publiées par la presse britannique, le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld le reconnaît : il y a eu par deux fois des contacts entre des responsables américains et des groupes rebelles.

Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a reconnu dimanche que des rencontres avaient eu lieu avec les insurgés en Irak à l'instigation des Etats-Unis. «Nous facilitons de temps à autre ce type de rencontres», a indiqué Donald Rumsfeld, interrogé sur la chaîne américaine Fox à propos d'informations publiées par le journal britannique Sunday Times. Selon ce journal, deux rencontres ont eu lieu en juin entre les chefs de certains mouvements rebelles irakiens et des représentants américains. Le secrétaire américain à la Défense s'est refusé à préciser quand et avec qui avaient eu lieu ces rencontres. «Les Irakiens ont un gouvernement souverain. Ils décideront quelles relations ils auront avec certains éléments de l'insurrection. Nous les facilitons de temps à autre» a expliqué Donald Rumsfeld.

Le secrétaire américain à la Défense a fait un distinguo entre les jihadistes du groupe al-Zarqaoui, qualifiés de «criminels», et les sunnites qui «voudraient reprendre le contrôle du gouvernement». Donald Rumsfeld a refusé de dire s'il y avait eu des contacts directs avec des commandants de l'insurrection.

Deux rencontres

Selon le Sunday Times, citant deux sources irakiennes ayant participé à ces discussions, ces rencontres, le 3 juin puis une dizaine de jours plus tard, ont mis face à face quatre représentants américains et les chefs d'un certain nombre de mouvements rebelles irakiens, dont des représentants de Ansar al-Sunna. Ce groupuscule lié à al-Qaïda est notamment à l'origine d'un attentat suicide qui a fait 22 morts à Noël 2004 dans une base américaine de Mossoul. Ces rencontres n'auraient cependant impliqué aucun membre du groupe du militant jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, auteur de l'enlèvement et du meurtre de nombreux otages occidentaux, affirme le Sunday Times.

Selon l'hebdomadaire londonien, les quatre représentants américains étaient un militaire, un membre des services de renseignements, un membre du Congrès et un représentant de l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad. «Il ne faut pas exagérer l'importance» de ces informations du journal britannique, a assuré le secrétaire américain à la Défense. «Nous parlons aux gens tout le temps et il y a un effort majeur (en ce sens) depuis les élections», a-t-il dit par ailleurs, dans une interview sur la chaîne de télévision américaine ABC en réponse à une question sur ces contacts. «Les sunnites ont fait une grave erreur de ne pas participer à l'élection et ils savent qu'ils ont fait une erreur», a ajouté Donald Rumsfeld, laissant entendre que ces contacts ont lieu seulement avec les sunnites.

Démenti

Le groupe Ansar al-Sunna, lié au réseau terroriste al-Qaïda, a catégoriquement démenti que ses représentants aient rencontré des responsables américains, et a réaffirmé sa détermination à poursuivre le jihad en Irak, selon un communiqué attribué à son chef et mis en ligne dimanche. «Nous démentons catégoriquement qu'il y ait eu une quelconque négociation entre l'Armée d'Ansar al-Sunna et n'importe quel croisé ou apostat», lit-on sous la signature de «l'émir» Abou Abdallah al-Hassan ben Mahmoud dans ce communiqué dont l'authenticité ne peut être établie. «Le jihad est le seul moyen de restaurer la dignité de cette nation. Sans cette dignité, la nation sera avilie et vaincue», ajoute le texte.

 


par Colette  Thomas (avec AFP)

Article publié le 26/06/2005 Dernière mise à jour le 27/06/2005 à 16:33 TU

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Hosham Daoud

Anthropologue au CNRS, spécialiste de la société irakienne.

«L'administration américaine fait des distinctions entre les insurgés»

Habib Ishow

chercheur au CNRS (Institut de recherches et d'études sur le monde arabo-musulman) à Aix-en-Provence

«Officiellement, c'est la première fois que les Etats-Unis avouent des contacts avec la guérilla irakienne.»

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