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Colombie

Controverse sur le désarmement des paramilitaires

Alvaro Uribe en 2004. Le président colombien peine à faire reconnaître sa loi dite Justice et paix, en faveur des paramilitaires du pays.(Photo : AFP)
Alvaro Uribe en 2004. Le président colombien peine à faire reconnaître sa loi dite Justice et paix, en faveur des paramilitaires du pays.
(Photo : AFP)
Nouvelle opération de désarmement des paramilitaires d'extrême droite ce jeudi en Colombie : quelque 700 de ces combattants d'unités illégales créées pour lutter contre la guérilla d'extrême gauche devaient rendre leurs armes dans le département de Bolivar, au nord du pays. Ce qui porte à environ 6000 le nombre de ceux qui ont effectivement déposé leurs armes, soit un bon quart des 20 000 paramilitaires appelés à désarmer d'ici la fin de l'année dans le cadre d'un processus commencé en 2004.

La loi que le Parlement colombien a adoptée fin juin en faveur de ses paramilitaires, dite loi Justice et paix, continue cependant d'être controversée, même si les autorités et notamment le président Alvaro Uribe tentent de la faire accepter par la communauté internationale.

En tournée en Europe cette semaine, Alvaro Uribe a défendu la loi Justice et paix devant le Premier ministre espagnol Zapatero à Madrid, puis devant Tony Blair à Londres. Cette loi a été adoptée le 23 juin dernier à Bogota pour accompagner le processus en cours de désarmement des paramilitaires, qui leur concède un statut politique et prévoit que les auteurs parmi eux de crimes atroces seront condamnés à des peines n'excédant pas huit de prison.

Critiques des ONG et de l’Onu, soutien des États-Unis

Mais cette loi est condamnée par les organisations de défense des droits de l'Homme. Ainsi, le président colombien a eu à Madrid un échange verbal tendu avec Amnesty International, qui s'insurge contre le délai très bref donné aux procureurs colombiens pour instruire les crimes des paramilitaires, et il s'est heurté à Londres à Human Rights Watch qui avait mis en garde Tony Blair contre un texte instituant l'impunité.

José Luis Rodriguez Zapatero, de son côté, a seulement promis son soutien pour qu'une commission de l'Union européenne surveille l'application de la loi. L'Onu aussi a exprimé sa réprobation : après le Haut commissariat aux droits de l'Homme, c'est l'agence des Nations unies dédiée aux cas de disparitions qui vient de déplorer que rien dans le texte ne contraigne les paramilitaires à collaborer avec la justice.

Au plan international, pour l'instant, seuls les États-Unis ont appuyé cette loi (et ce malgré les réserves exprimées par les parlementaires démocrates), et seule l'OEA, l'organisation des États américains, s'implique dans sa mise en oeuvre.

par Michèle  Gayral

Article publié le 14/07/2005 Dernière mise à jour le 14/07/2005 à 15:53 TU