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Sécheresse

Une muraille verte en Afrique

Une réunion consacrée à l’avancée du désert en Afrique se tient actuellement à Dakar. Les pays participants ont le projet de construire une muraille verte allant de Dakar à Djibouti pour stopper l’avancée du désert.

L’idée vient du président Obasanjo mais c’est le président Wade qui l’a annoncé il y a quelques jours : les pays africains touchés par une sécheresse chronique depuis le début des années 70 ont l’intention de construire une grande muraille verte. Elle commencerait à Dakar et finirait à Djibouti. La première partie des plantations borderait le Sahara. «Je demande aux spécialistes de nous identifier des arbres qui, tout en servant de mur, seront utiles pour les populations» a déclaré Abdoulaye Wade lorsqu’il a rendu public ce projet.

La réunion des 26 et 27 juillet dans la capitale sénégalaise devait aborder, avec des agronomes et des botanistes, la question des espèces à planter. Le projet, qui serait réalisé pour commencer le long du Sahara, consisterait à planter de la végétation sur une épaisseur de cinq kilomètres. Cet immense couloir vert servirait à stopper l’avancée du désert.

Une muraille verte en Chine

Les leaders politiques qui ont eu l’idée de ce projet pharaonique n’ont pas encore annoncé comment ces plantations, à une telle échelle, seraient financées. Il est cependant probable que l’idée d’une muraille verte vienne de Chine. Beaucoup de Chinois travaillent actuellement en Afrique, notamment des agronomes. Ils apportent leur savoir faire dans les cultures, mais certainement aussi dans la lutte contre la désertification. Qu’il s’agisse de la gestion de l’eau ou des moyens à employer pour contrer la sécheresse, la Chine a une grande expérience de ces questions.

A la fin des années 70, elle a commencé à construire une muraille verte depuis l’extrême nord-est du pays jusqu’à l’extrême nord-ouest, sur une distance de 4 480 kilomètres. Le long de cette muraille verte, plus de 20% des terres désertiques ont été aménagées, plus de 40% des terres érodées sont sous contrôle et 70% des terres agricoles sont protégées. C’est la plantation d’arbres qui a permis de limiter la progression du sable. Des espèces végétales basses adaptées à un environnement aride ont également été plantées par les paysans qui ont ainsi obtenu un petit revenu. Les autorités chinoises estiment que la muraille verte sera terminée en 2050. Elle aurait déjà permis de limiter les tempêtes de sable, alors que le désert se trouve maintenant à 200 kilomètres seulement de Pékin. Le manque d’eau reste cependant le handicap principal à la réussite du projet. Certains spécialistes accusent aujourd’hui la Chine de se servir de cette forêt plantée pour faire de la communication : Pékin agit en faveur du développement durable. La muraille verte devrait d’ailleurs, dans les toutes prochaines années, avoir une extension en direction de la capitale, extension réalisée avant les Jeux olympiques de 2008.

par Colette  Thomas

Article publié le 26/07/2005 Dernière mise à jour le 26/07/2005 à 16:48 TU

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Pierre Rognon

Professeur émérite à la faculté de paris VI

«Le désert avance parce que les activités humaines font qu’il y a de plus en plus de dégradation du milieu…»

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