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France

Deuil national pour les victimes du crash

Les parents des victimes de l'accident aérien du 16 août regardent les photos de leurs disparus au stade de Fort-de-France.(Photo: AFP)
Les parents des victimes de l'accident aérien du 16 août regardent les photos de leurs disparus au stade de Fort-de-France.
(Photo: AFP)
Le chef de l’Etat français s’est rendu à Fort-de-France pour participer à la cérémonie d’hommage aux victimes du crash de l’avion de la West Caribbean qui s’est écrasé au Venezuela le 16 août dernier. Jacques Chirac a tenu à faire le déplacement en Martinique, d’où étaient originaires les 152 Français décédés, pour manifester la solidarité de toute la nation avec les familles des victimes et l’ensemble des Martiniquais frappés de plein fouet par cette catastrophe aérienne.

Les drapeaux sont en berne sur l’ensemble du territoire français. Une semaine après le terrible crash de l’avion de la compagnie colombienne West Caribbean qui reliait le Panama à la Martinique mais s’est écrasé près de Maracaïbo au Venezuela faisant 160 morts (152 Français et 8 colombiens), l’heure est au recueillement. En Martinique, une très grande cérémonie d’hommage aux victimes du crash est organisée mercredi 24 août en présence du chef de l’Etat français Jacques Chirac, et de son homologue vénézuélien Hugo Chavez mais aussi des ministres de l’Outre-mer, François Baroin, et du Tourisme, Léon Bertrand, ou encore du Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande.

La présence du président de la République et de nombreux représentants nationaux montre à quel point ce drame a touché l’ensemble des Français. Les autorités locales ont d’ailleurs été sensibles à la mobilisation déployée pour venir en aide aux Martiniquais dans un moment si douloureux. Le président du conseil régional (indépendantiste), Alfred Marie-Jeanne, habituellement peu conciliant vis-à-vis du gouvernement, a dans ce contexte voulu marquer sa volonté de mettre de côté les querelles politiques en venant lui-même accueillir Jacques Chirac à sa descente d’avion.

Une cérémonie «sobre et humble»

Il est vrai que face à la douleur des familles des 152 Martiniquais qui ont péri dans la carcasse du MD-82 colombien qui s’est écrasé dans une plaine marécageuse du Venezuela, seuls le respect et la compassion ont leur place. C’est pour cette raison que la cérémonie organisée au stade Dillon de Fort-de-France devant plusieurs dizaines de milliers de personnes se devait d'être «sobre et humble» et surtout sans discours politique. Les interventions des représentants des différentes religions participant à cette cérémonie œcuménique n'ont été entrecoupées que par des morceaux de musique interprétés par l’orchestre philharmonique de Martinique et le défilé de 160 enfants venant déposer des bougies devant les photos des disparus. Au même moment, à plusieurs milliers de kilomètres de la Martinique, une autre cérémonie religieuse était prévue dans la cathédrale Notre-Dame de Paris en présence du Premier ministre français, Dominique de Villepin, et de l’épouse du chef de l’Etat, Bernadette Chirac.

Après l’hommage rendu aux victimes martiniquaises dont les corps n’ont pas encore pu être identifiés par les enquêteurs vénézuéliens et français envoyés sur place, les familles attendent désormais de comprendre pourquoi l’avion de la West Caribbean qui transportait leurs proches s’est écrasé. Jacques Chirac, qui est aussi venu en Martinique pour leur faire part de vive voix de la solidarité des Français, le sait. Il a d’ailleurs promis dès son arrivée dans l’île que «tout sera fait pour que la lumière soit faite sur les raisons, les circonstances et les responsabilités de cette épouvantable tragédie».

Une liste noire des compagnies douteuses

Paris a d’ailleurs obtenu du Venezuela que les boites noires de l’appareil accidenté soient envoyées en France pour être examinées par le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA). De cette manière, les autorités espèrent pouvoir obtenir des renseignements sur les défaillances qui ont conduit au crash. Jusqu’à présent plusieurs hypothèses ont été évoquées sans pouvoir être confirmées. Notamment celles d’une panne de carburant ou de l’utilisation d’un combustible frelaté. Dans tous les cas, il semble que la West Caribbean n’ait pas respecté les normes de sécurité en vigueur.

Ce nouveau crash d’un avion affrété par une compagnie de charters a provoqué beaucoup d’émotion mais aussi d’indignation face à des pratiques qui mettent en danger la vie des passagers et à l’absence de contrôles efficaces des compagnies aériennes qui proposent des voyages à bas prix. Le commissaire européen aux Transports aériens, le Français Jacques Barrot, a du coup proposé d’établir une «liste noire des compagnies douteuses» pour permettre aux passagers de vérifier en temps réel sur internet les conditions dans lesquelles ils voyagent. Ce document pourrait être disponible assez vite, d’ici début 2006.


par Valérie  Gas

Article publié le 24/08/2005 Dernière mise à jour le 24/08/2005 à 17:06 TU