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Transport aérien

La Martinique en deuil

Les équipes de secours vénézuéliennes fouillant les décombres de l’avion.(photo : AFP)
Les équipes de secours vénézuéliennes fouillant les décombres de l’avion.
(photo : AFP)
La série noire aérienne continue avec le crash, mardi au Venezuela, qui a fait 160 morts dont 152 Français de Martinique. Aucun des passagers n’a survécu à ce drame. L’appareil, un MD-82, de la compagnie colombienne West Caribbean qui assurait la liaison entre Panama et la Martinique, a été victime d’une panne des deux moteurs. L’une des boîtes noires contenant l’enregistrement des données du vol, a été retrouvée, son analyse devrait apporter une réponse aux premières interrogations. D’ores et déjà, la maintenance des avions de la petite compagnie charter colombienne est au centre de l’enquête. Cette nouvelle catastrophe aérienne soulève des questions sur la sécurité des compagnies à bas prix.
L’île de la Martinique est sous le choc. Dans une atmosphère de deuil national, les drapeaux sont en berne, les manifestations annulées. Une chapelle ardente est mise en place dans l’immense stade de Fort-de-France pour accueillir les dépouilles des 160 occupants de l’avion de ligne de la compagnie West Carribean qui s’est écrasé, dans la nuit du 16 au 17 août à 3h30 heure locale, dans une zone montagneuse de la Sierra de Perija, au Venezuela. Cette catastrophe aérienne est la plus meurtrière que l’aviation civile française ait connu. 
 
L’avion qui transportait huit membres d’équipage colombiens et 152 passagers français, originaires de Martinique, était parti du Panama pour rallier Fort-de-France. Il n’y a aucun survivant. Le président français Jacques Chirac qui a fait part de «sa très vive émotion», a appelé son homologue vénézuélien Hugo Chavez pour qu’il fasse «le maximum pour savoir ce qui s’est exactement passé». Le ministre français de l’Outre-Mer, François Baroin est arrivé, à Fort-de-France mercredi matin, pour rencontrer les familles des victimes. Il devrait également se rendre dans la journée sur les lieux de la catastrophe au Venezuela.
 
La difficile identification des victimes

A première vue, des problèmes mécaniques ou un manque de carburant sont les premières hypothèses pour expliquer le crash du McDonnel-Douglas 82. Selon les autorités de Caracas, une heure après le décollage, le commandant de bord aurait rencontré un problème technique avec l’un des deux réacteurs, puis quelques minutes plus tard, avec le second. L’appareil a alors commencé à descendre à très grande vitesse «à raison de 7 000 pieds par minute», soit environ 2 000 mètres par minute. L’appareil explose ensuite en plein vol, au dessus d’une zone montagneuse à l’ouest du Venezuela. Les rares témoins racontent avoir vu «une immense boule de feu» avant d’entendre «une forte explosion».

Selon les premiers éléments d’information, les passagers n’avaient aucune chance de survie, en raison de la violence du choc. Les premières dépouilles mortelles laissent prévoir un travail difficile d’identification des victimes. S’agissant de l’enquête, trois experts français du Bureau d’enquêtes de l’aviation civile (BEA) ont été dépêchés sur place pour prêter main forte aux enquêteurs vénézuéliens et colombiens. L’enquête devrait déterminer dans les jours à venir les causes de l’accident, et comment notamment les deux réacteurs du MD-82 ont pu cesser de fonctionner en même temps. L’une des boîtes noires contenant l’enregistrement des données du vol et un équipement radio ont été retrouvés, leur analyse devrait apporter une réponse aux premières interrogations. Mais «pour l’heure, c’est le flou total», a reconnu le substitut du procureur chargé de l’enquête.

Tous les soupçons s’orientent vers la petite compagnie aérienne colombienne West Caribbean Airways en difficultés financières et déjà sanctionnée par les autorités colombiennes en juillet dernier pour des erreurs dans la maintenance de ses appareils. Les autorités françaises ont précisé que l’avion, un McDonnel Douglas (MD-82), avait été contrôlé à deux reprises depuis le printemps par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et n’avait fait l’objet «d’aucune observation particulière». Pourtant en mars dernier, l’un des appareils de la West Caribbean, un Let L-410 s’était écrasé dans les collines près de Providencia en Colombie, tuant deux membres d’équipage et six passagers. Cette nouvelle catastrophe aérienne qui intervient deux jours seulement après le crash d’un Boeing 737 appartenant à la petite société chypriote Helios, soulève des questions sur la sécurité des compagnies «low cost». Le débat sur la création d’un «label bleu» pour les compagnies réputées les plus sûres resurgit. Il avait été annoncé en 2004 après l’accident du charter égyptien Flash Airlines à Charm-el Cheikh. Pour l’heure, ce dispositif est toujours à l’état de projet.


par Myriam  Berber

Article publié le 17/08/2005 Dernière mise à jour le 17/08/2005 à 16:20 TU

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Le général Castor Vicente Leal

Chef des opérations de recherches

«Les secours se déroulent dans une zone très montagneuse et sont gênés par des fortes pluies qui tombent en ce moment sur la région.»

Maurice Tubul

Secrétaire général aux Affaires régionales à la préfecture de Martinique

«Nous n’avons pas une liste confirmée (des passagers) par les autorités.»

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