Niger
Les jeux de la francophonie, malgré la crise
(Source : <a href=http://www.ambafrance-ne.org>Ambassade de France au Niger</a>)
Brigitte Girardin et Jean-François Lamour sont arrivés à Niamey, le 1er septembre en début de soirée, pour une visite officielle de deux jours. Après les obligations protocolaires les deux ministres se sont immédiatement lancés dans des visites de centres de santé pour l’une et des sites d’accueil des participants aux jeux de la francophonie pour l’autre. A Tillabéry, dans l’ouest du pays, Brigitte Girardin a visité des centres d’accueil d’enfants malnutris, un hôpital et une banque céréalière. Les ravages de la famine qui frappe actuellement le Niger sont visibles et impressionnants.
Malgré la distribution de près de 500 000 tonnes de vivres, le Niger n’est pas encore sorti d’affaire. Près de 3 millions de personnes sur les 12 millions que compte le pays sont toujours menacées et vivent dans une précarité extrême. Les aides internationales et celles de la Communauté des Etats sahéo-sahariens sont de plus en plus ciblées. C’est le cas de la firme Nestlé qui offre des produits laitiers pour la prise en charge de 2 600 enfants pendant un mois. Selon l’Unicef plus de 54 000 enfants ont été pris en charge entre le 1er juillet et le 30 août sur un total de 150 000 enfants sévèrement touchés par la malnutrition.
Les travaux avancent, malgré toutA la famine s’ajoute maintenant une épidémie de choléra qui sévit dans le sud du pays. Des rivières sont infectées, mais les populations continuent d’y puiser l’eau nécessaire à la consommation et aux usages quotidiens. Généralement les villages disposent d’un puits, où l’eau propre est disponible, mais payante à raison d’un seau (à peu près 20 litres) pour 10 F CFA soit environ 0,015 euro. Par ailleurs, selon l’ambassade de France à Niamey, l’aide française «à ce jour se chiffre à plus de 4,9 milliards de francs CFA, soit environ 7,5 millions d’euros».
Cette atmosphère de chaos est certainement moins visible dans la capitale Niamey, où le ministre français Jean-François Lamour a visité les installations sportives et hôtelières censées accueillir les 15 000 participants aux jeux de la francophonie. La délégation française ne rendra peut-être pas compte des coupures intempestives de courant dans la capitale. Les zones dites «stratégiques», présidence de la République, quartiers résidentiels, casernes militaires, hôpitaux, maternités, radio et télévision d’Etat, sont régulièrement alimentées, rapporte l’AFP, citant une source de la société nigérienne d’électricité (NIGELEC). «Une baisse de pression pouvant aller jusqu’à l’arrêt total de la fourniture d’eau potable pourrait être observée à compter du 29 août dans toute la ville de Niamey», a prévenu NIGELEC dans un communiqué sans avancer le terme envisagé de ces désagréments.
A Niamey, le ministère des Sports et le Comité national d’organisation des jeux (CNOJF) ont concocté un programme de visite des différents sites pour que la délégation française apprécie l’état d’avancement des travaux. La moitié des 365 villas qui accueilleront les participants serait déjà construite. Centre de conférences et restaurants seraient en «phase de finition». Le ministre Jean-François Lamour a aussi visité l’Académie des arts martiaux en travaux, d’une capacité de 1 222 places, financée par la France. D’autres complexes sportifs financés par la coopération chinoise sont en rénovation. Le budget total des jeux de la francophonie à la charge de la France et du Canada est estimé à environ 7 milliards de francs CFA (plus de 10 millions d’euros). Les deux ministres français feront le point sur les préparatifs des jeux au terme de leur visite le samedi 3 septembre, avec les plus hautes autorités nigériennes. Le président Mamadou Tandja a déjà annoncé «son ferme engagement dans la réussite des jeux».
par Didier Samson
Article publié le 02/09/2005 Dernière mise à jour le 02/09/2005 à 17:42 TU