Indonésie
Crash aérien à Sumatra
(Photo: AFP)
De notre correspondant à Djakarta
Le crash s’est produit dans un quartier résidentiel de Medan, la plus grande ville de l’île de Sumatra. L’avion, un Boeing 737-200 appartenant à la compagnie indonésienne Mandala Airlines, s’est écrasé à l’aube, une minute après son décollage de l’aéroport de Medan où transite une grande partie de l’aide internationale destinée à la reconstruction de la province d’Aceh ravagée par le tsunami du 26 décembre.
Les télévisions locales ont diffusé en boucle les images de l’appareil se consumant en plusieurs morceaux dans une épaisse fumée noire au milieu de carcasses de voitures en feu. Les pompiers utilisent de la neige carbonique pour éteindre les incendies qui touchent également une trentaine d’habitation. La zone est bouclé par la police tandis que les ambulances conduisent les blessés, dont certains sont rendus méconnaissables par les brûlures, dans les hôpitaux les plus proches. Mais la rapidité des évacuation est entravée par la circulation très chargée de la troisième ville la plus peuplée d’Indonésie.
Un porte-parole du gouvernement indonésien a déclaré que tous les passagers, 117 personnes, membres d’équipage compris, étaient mortes dans cette catastrophe aérienne, la plus grave survenue dans le pays depuis 1997. Mais une source hospitalière affirme que sept personnes ont survécu, précisant même qu’elles étaient toutes assises dans la même rangée de l’appareil. Plusieurs dizaines de riverains figurent également au nombre des victimes. «Le bilan pourrait atteindre les 200 morts», s’est inquiété un officiel local alors que les secours s’activaient toujours sur les décombres en milieu d’après midi.
Des accidents aériens très fréquents
Un responsable de Mandala Airlines a indiqué que le Boeing accidenté datait de 1981, qu’il avait 50 000 heures de vol et qu’il devait être réformé en 2016. «Nous pensons que l'accident résulte d'une incapacité à décoller, sans que nous sachions si cela a été provoqué par une avarie des moteurs, une erreur humaine ou les conditions météorologiques», a-t-il ajouté.
Créée en 1969 par une fondation gérée par l'armée indonésienne, Mandala Airlines une des plus anciennes compagnies privées de l’archipel indonésien. Forte d’une quinzaine d’appareils, essentiellement des Boeing 727-200 datant des années 1970, elle ne couvre que des lignes intérieures et propose des billets à des tarifs très concurrentiels. Ses avions n’ont pas la réputation d’être particulièrement dangereux, mais aucune compagnie, si ce n’est peut être Garuda, la compagnie nationale, n’est vraiment fiable en Indonésie.
Les accidents aériens sont très fréquents. Les défaillances, voir même l’absence totale de contrôles techniques, sont régulièrement pointées du doigt. Les contrôles sont pourtant obligatoires mais la dizaine de compagnies privées, qui se livrent une bataille des prix permanentes, savent les éviter grâce à une corruption endémique qui n’épargne aucun secteur économique. La météo équatoriale, très capricieuse, provoque aussi son lot de catastrophe aérienne. Mais il est peu probable qu’elle soit la cause du crash de Medan car le soleil brillait ce lundi matin dans le ciel de Sumatra.
par Jocelyn Grange
Article publié le 05/09/2005 Dernière mise à jour le 05/09/2005 à 13:32 TU