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Sécurité

Biométrie : après les passeports, les visas

Les visas nouvelle génération intégreront des identifiants biométriques.(Photo : AFP)
Les visas nouvelle génération intégreront des identifiants biométriques.
(Photo : AFP)
L'Union européenne cherche à améliorer le niveau de sécurité des documents de voyage de ses citoyens, dans le cadre de la double lutte contre le terrorisme et contre l'immigration illégale. A partir de 2006, les nouveaux passeports français seront équipés d’une puce électronique qui intégrera un élément biométrique. Des dispositions de même nature concernent les visas français pour les étrangers. Des expériences pilotes ont été menées notamment au Mali, en Biélorussie et en Algérie.

Dans leur guerre contre le terrorisme, les Etats-Unis ont décidé de renforcer le contrôle aux frontières. A la suite des attentats du 11 septembre 2001, le gouvernement américain a demandé aux ressortissants de 27 pays, dont l’Union européenne de se doter d’un passeport biométrique intégrant photo et empreintes digitales numérisées pour pouvoir entrer sans visa sur son territoire. Pour des raisons techniques, l’échéance fixée initialement pour 2004 par le Congrès américain, a été repoussée une première fois à l’automne 2005 sur demande de la Commission européenne, puis finalement au mois d’octobre 2006.

La biométrie qui permet d'identifier quelqu'un en scannant, dans un ordinateur, une caractéristique physique propre à cette personne (l'iris, la rétine, la forme de la main ou encore du visage) apporte un degré de sécurité de très haut niveau. Ce nouveau passeport sera doté d’une puce électronique dans laquelle sera consignée dans un premier temps une seule donnée biométrique, comme une photo numérisée du détenteur. Dans le futur, sera intégré un second identifiant (les empreintes digitales)

13 500 visas français délivrés au Mali en 2004

Bien que les plupart des pays se soient résolument engagés à produire ces nouveaux documents sécurisés, bon nombre n’ont pas atteint le stade de la réalisation. La France en fait partie, l’appel d’offres vient seulement d’être passé et le cahier des charges est en cours d’élaboration. Dans l’attente de ces passeports nouvelle génération, le Quai d’Orsay conseille aux ressortissants français qui veulent mettre le pied sur le sol américain de se munir, avant le 26 octobre, d’un passeport dit Delphine à lecture optique pour pouvoir entrer aux Etats-Unis et transiter par ce pays sans visa. Les Delphine délivrés après le 26 octobre, comme les passeports ancien modèle nécessiteront un visa de l’ambassade des Etats-Unis.

Les passeports ne sont pas les seuls documents de voyage concernés par le champ de la biométrie. Pour lutter contre l’immigration clandestine, l'Union européenne a également mis en place un système d'information sur les visas (VIS), qui intègre également des identifiants biométriques. Depuis le 22 mars, le Mali en raison du nombre significatif de visas français délivrés (13 500 en 2004) fait partie des pays pilotes pour la délivrance de visas biométriques. Le procédé consiste à coller sur la vignette traditionnelle du visa une puce électronique dans laquelle figurent les empreintes digitales et la photo du titulaire du passeport. Cette expérience pilote s’est étendue à la Biolérussie, au Sri Lanka, aux Etats-Unis (poste de San Francisco) et à l’Algérie (poste d’Annaba).

Fin 2006, ce nouveau système sera étendu à 22 autres postes français à l’étranger. Mais l’ère biométrique fait naître des craintes au sujet de la protection de la vie privée. Dans le collimateur des associations de défense des libertés individuelles : la création d’un fichier central avec données biométriques. En France, la mise en place de la biométrie dans le cadre du programme Identité nationale électronique et sécurisée (Ines) a soulevé de vives protestations. Pour l’heure, le projet de carte Ines dans les cartons du ministère de l’Intérieur est en attente. 


par Myriam  Berber

Article publié le 17/10/2005 Dernière mise à jour le 17/10/2005 à 18:16 TU