Cachemire
La piste des séparatistes pakistanais
Photo : AFP
Selon un nouveau bilan publié lundi par les autorités indiennes, le triple attentat perpétré samedi dans la capitale indienne a fait 62 morts et 210 blessés, dont 89 toujours hospitalisés. La sécurité a été renforcée avec le déploiement de 2 600 policiers supplémentaires. Tous les accès à la ville sont filtrés et l’armée garde les lieux publics sensibles à la veille de la célébration de la fête hindoue des Lumières.
Dans un appel lancé dimanche à des journalistes à Srinagar, capitale du Cachemire indien, le groupe «Inquilab» (révolution) a revendiqué la série d’attentats, affirmant que «de telles attaques se poursuivront jusqu’à ce que l’Inde retire ses troupes du Cachemire et y cesse ses activités inhumaines». La revendication n’a pas été authentifiée, mais les recherches s’orientent néanmoins vers la piste des indépendantistes cachemiris radicaux, politiquement affaiblis par les discussions en cours entre Islamabad et New Delhi.
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La police indienne a effectué une série de perquisitions et lundi une douzaine de personnes était en cours d’interrogatoire. Ces attentats surviennent précisément au moment où les autorités indiennes et pakistanaises manifeste une volonté réciproque d’apaisement, malgré le conflit qui les oppose sur la région contestée du Cachemire depuis 1947.
En effet, après le tremblement de terre du 8 octobre qui a gravement secoué la région et ravagé une partie du Cachemire pakistanais, les autorités des deux capitales travaillent aujourd’hui à l’ouverture de la frontière afin de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire vers les villages sinistrés les plus isolés. Selon les spécialistes de la région, cet attentat correspondrait, de la part des terroristes, à une volonté de faire échouer ce rapprochement en cours.
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En tout cas cette affaire n’affecte pas la dynamique de rapprochement en cours entre les deux capitales : le président pakistanais Pervez Musharraf a promis lundi l’entière coopération de son pays dans les investigations en cours chez son voisin sur les attentats commis samedi à New Delhi. Pervez Musharraf a qualifié ces attentats «d’attaque terroriste la plus ignoble» et a promis à l’Inde «son soutien total dans l’enquête».
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Les tragiques événements de New Delhi n’ont donc pas remis en cause la décision historique intervenue entre les autorités des deux pays d’ouvrir, à partir du 7 novembre, plusieurs points de passage afin de permettre le transit de l’aide humanitaire de part et d’autre de la Ligne de contrôle (LoC) qui marque la frontière provisoire entre les deux pays. Reste que l’ouverture attendue de la frontière terrestre, symboliquement forte, quoique soumise à des conditions très strictes, n’engendrera pas forcément le bénéfice escompté pour les réfugiés du séisme dans une région où les infrastructures ont été dévastées.
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par Georges Abou
Article publié le 31/10/2005 Dernière mise à jour le 31/10/2005 à 16:47 TU